Loïc G, 31 ans, a été mis en examen dans la soirée de lundi pour homicide aggravé et placé en détention après la mort du gendarme qu'il a volontairement percuté avec son véhicule dimanche matin près de Tarascon-sur-Ariège.
L'automobiliste qui a violemment percuté et tué un gendarme lors d'une course-poursuite en Ariège a été mis en examen lundi soir à Toulouse pour "homicide volontaire" aggravé, a annoncé le procureur de la République Pierre-Yves Couilleau.
"Nous retenons les faits d'homicide volontaire avec une double circonstance aggravante", avait auparavant indiqué le procureur de Toulouse, annonçant l'ouverture d'une information judiciaire lors d'un point-presse au palais de justice : la "qualité de militaire de la gendarmerie nationale" de la victime, et le "mode opératoire" ainsi que le "passé judiciaire du mis en cause".
Le parquet a requis un placement sous mandat de dépôt à l'encontre du suspect de 31 ans, qui était présenté dans la soirée à un juge des libertés.
Le major Christian Rusig, 55 ans, commandant de la brigade de Tarascon-sur-Ariège, 8e gendarme tué dans l'exercice de ses fonctions en 2016, a succombé, dimanche à Toulouse, des suites de ses blessures.
Sur la base "d'éléments factuels" et de "témoignages", le parquet a retenu l'intention homicide, a précisé M. Couilleau. "Il a choisi de ne pas s'arrêter et d'emprunter l'espace séparant le véhicule de gendarmerie d'un bosquet proche du chemin", a-t-il déclaré.
Selon le commandant de la brigade d'Ax-les-Thermes, il aurait précédemment "tenu en sa présence des propos dépourvus d'ambiguïté : "la prochaine fois ce sera vous ou moi", a déclaré le procureur. Après les faits, alors qu'il était "menotté dans un véhicule de gendarmerie", il aurait aussi lancé : "je vous avais prévenus".
Le suspect, placé en garde à vue peu après les faits, "conteste l'homicide volontaire", a encore précisé le procureur de Toulouse, qui s'est saisi de l'affaire en raison de sa compétence régionale en matière criminelle.
Sa compagne de 21 ans, présente dans la voiture, a déclaré "avoir senti un impact sur le véhicule", mais le suspect, au volant, affirme "n'avoir rien perçu, ni vu, ni sensation de choc".
Le suspect, né le 15 décembre 1985 en Ariège, avait été condamné à 24 reprises pour des atteintes aux biens et aux personnes, et se trouvait sous le coup d'une interdiction de séjour en Ariège, prononcé par le tribunal correctionnel de Foix en septembre 2014.
Un hommage militaire sera rendu au major Rusig mercredi après-midi en présence du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et du directeur général de la gendarmerie nationale, le général Richard Lizuray.