Interview de Bénédicte Taurine, députée LFI de l'Ariège, après avoir été violemment jetée à terre par un policier

Jeudi 27 mai, la Confédération Paysanne a organisé une manifestation devant le siège de Pôle Emploi à Paris. Lors de cette mobilisation la députée LFI de l'Ariège, Bénédicte Taurine, a été poussée au sol par un membre des forces de l'ordre. "Une violence disproportionnée" pour l'élue.

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Jeudi 27 mai, la députée LFI de l’Ariège, Bénédicte Taurine, apportait son soutien à 200 agriculteurs de la Confédération paysanne manifestant devant les locaux de la direction générale de Pôle Emploi à Paris, afin d’interpeller le président de la République Emmanuel Macron et obtenir une politique agricole commune (PAC) davantage tournée vers l’emploi.

Mais au moment de l'évacuation des locaux de Pôle emploi, l'élue ariégeoise, portant son écharpe tricolore, est projetée au sol par un policier, comme le montre la vidéo ci-dessous. "Une violence disproportionnée" pour la députée comme elle l'a confié à France 3 Occitanie lors d'un entretien.

France 3 Occitanie : Que s’est-il passé lors de manifestation de la Confédération Paysanne devant le siège de Pôle Emploi à Paris, jeudi 27 mai ?

Bénédicte Taurine, députée (LFI) de l'Ariège : Au départ, j’ai été contacté par le Confédération paysanne de l’Ariège car il y avait une action Pôle emploi à Paris par rapport à la situation dans laquelle se trouve les paysans et par rapport aux négociations de la PAC qui sont actuellement en cours. L’action a commencé vers midi. Pour ma part, je suis arrivé vers une heure moins le quart. Au départ, il y avait une discussion en cours entre plusieurs agriculteurs et au bout d’un moment cela a dégénéré.

France 3 Occitanie : Qu’est ce qui a fait justement dégénérer la situation ?

Bénédicte Taurine, députée (LFI) de l'Ariège : Il ne se passait rien. Moi je discutais. Le porte-parole national de la Confédération paysanne était en train de négocier avec l’Elysée pour avoir un rendez-vous. Et là tout d’un coup, on s’est retrouvé avec la police qui nous a chargé alors que nous étions en train de parler des problématiques des paysans. S’en est suivi une bousculade. Je me suis retrouvée par terre. Ce que l’on voit sur les images, c’est qu’il y a un policier qui me jette. Il n’y a pas d’autres mots. Il n’a pas senti sa force. Je ne fais pas 120 kilos. J’ai essayé de me protéger et la solution a été de rentrer dans Pôle emploi et d’attendre.

France 3 Occitanie : Étiez-vous identifiée comme élue ?

Bénédicte Taurine, députée (LFI) de l'Ariège : Le policier a bien vu que j’avais une écharpe. Il n’a pu que constaté que oui j’étais bien une élue. Et en arrivant sur le lieu, j’étais allée voir les renseignements territoriaux pour décliner mon identité. Dire que j’étais présente. J’avais pris des précautions au départ.

France 3 Occitanie : Quel est votre sentiment ?

Bénédicte Taurin, députée (LFI) de l'Ariège : Je suis très en colère. Il n’y avait aucune raison pour que la police intervienne avec ce niveau de violence. Je ne comprends pas la disproportion de la violence employée. Je me fais jeter au sol. Je suis là pour discuter et comprendre la situation. Pas pour me faire agresser par des policiers. Après, le sujet central c’est la situation des paysans. S’ils sont là et qu’ils se mobilisent, ce n’est pas pour le plaisir. C’est qu’ils sont dans une situation extrêmement difficile et que la PAC ne va pas résoudre leurs problèmes. L’Assemblée et le gouvernement disent tout le temps "on plaint les paysans. Vous ne vous rendez pas compte. Ils ne gagnent rien" et la seule réponse qu’on leur envoie c’est les forces de l’ordre. Alors qu’ils demandent un rendez-vous à l’Elysée, qu’il n’y a pas de tracteurs et qu’ils ne sont pas dans les étages. Il n’y avait rien en fait.

France 3 Occitanie : Et quelle est votre réaction au fait que vous, députée, soyez jetée au sol par un membre des forces de l’ordre ?

Bénédicte Taurine, députée (LFI) de l'Ariège : J’ai une certaine inquiétude par rapport à la démocratie. Le fait d’être élue, effectivement, c’est un gros souci. Mais la façon dont les manifestants sont traités l’est également. Lorsqu’il n’y a pas de violence pourquoi agir de la sorte. Le fait que l’on soit en écharpe cela nous protège effectivement. Et là, il n’y a aucune limite. C’est extrêmement inquiétant.

"J’ai mal partout" assure l’élue mais suite à ces évènements, Bénédicte Taurine ne sait pas encore si elle déposera plainte. La députée de l’Ariège souhaite d’abord obtenir un rendez-vous médical.

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