Le tribunal correctionnel de Narbonne devait juger, ce 27 octobre, trois personnes pour l'accident de manège qui avait plongé François Rivière, président de l'USAP, dans le coma. Le procès a été reporté au 6 février 2018.
Deux ans après les faits, le tribunal correctionnel de Narbonne devait juger trois personnes dans l'affaire de l'accident de manège qui avait plongé François Rivière, président du club de rugby de Perpignan, dans le coma.
Le procès a finalement été reporté au 6 février 2018.
Ces trois personnes, l'exploitant du Shangaï Express, un employé et un proche, comparaissent pour "blessures involontaires avec incapacité supérieure à trois mois", "tentative de modification de l'état des lieux d'un crime" et/ou "travail dissimulé".
Le président éjecté du Shangaï Express
Le matin du 18 décembre 2015, François Rivière enterre sa mère, décédée quelques jours plus tôt. Pour honorer une tradition familiale, il décide, en fin d'après-midi, de faire un tour de manège aux Féeries de Noël de Narbonne.
Le tour de manège vire au drame : le président du club de rugby perpignanais se fait éjecter du du Shangaï Express. Gisant sur le sol, il est alors envoyé aux urgences du CHU de Montpellier. Insconscient, il souffre alors d'un traumatisme crânien et se trouve plongé dans un coma profond.
Des causes encore floues
Encore aujourd'hui, les circonstances du drame demeurent floues. Dépêchée sur place, une batterie d'experts ne décèle aucun dysfonctionnement sur la machine. Parmi eux, le Corrézien Eugène Coignoux estime que "les systèmes de sécurité fonctionnent, et les essais montrent que tout est fonctionnel". Et d'ajouter : "Il peut y avoir une erreur de comportement."
L'erreur proviendrait alors d'une erreur humaine. Serait-ce la veste de la victime qui aurait empêché la bonne fermeture de la barrière de sécurité? L'employé a-t-il vérifié que tout était normal avant de faire démarrer la machine ?
Ces questions ne sont, à ce jour, toujours pas résolues. En revanche, deux autres affaires suscitent des interrogations auprès des enquêteurs.
Des tentatives de "modification de l'état des lieux d'un crime"
A la suite de l'accident, une enquête avait été ouverte pour "blessures involontaires avec incapacité supérieure à trois mois". Deux autres chefs d'accusation s'ajoutent alors : celui "d'exécution d'un travail dissimulé", concernant l'employé chargé de vendre les tickets du manège. Un SDF, rémunéré 30 euros, avait été recruté la veille du drame.
L'autre chef d'accusation concerne quant à lui la "tentative de modification de l'état d'un crime ou d'un délit pour faire obstacle à la manifestation de la vérité". En effet, peu avant l'intervention des experts, un homme s'était dissimulé sous le manège avec des outils.
Le lendemain, l'exploitant admet que son fils, aidé de son beau-frère, s'est glissé sous le moteur du manège. Le tout afin de jouer sur les fluides de la machine pour indiquer une vitesse moindre au moment de l'expertise.
Ces trois chefs d'accusation seront donc débattus au tribunal de Narbonne le 6 février prochain. C'est l'assureur de l'exploitant du manège, la compagnie Swiss life, qui a demandé le report du procès.