Devant les assises d'Aix-en-Provence pendant 7 semaines, les accusés doivent répondre de l'organisation d'un trafic de cocaïne entre la France et la République Dominicaine. Déjà condamné là-bas à 20 ans de réclusion, Alain Castany sera jugé plus tard en France pour association de malfaiteurs.
Alain Castany, originaire de Perpignan et longtemps assureur à Narbonne, reconverti ensuite dans l'aviation d'affaires, a été arrêté le 19 mars 2013 à l'aéroport de Punta Cana en République Dominicaine.Il était l'un des deux passagers d'un jet privé contenant près de 700 kilos de cocaïne.
L'autre passager, Nicolas Pisapia est le client pour lequel ce vol Punta Cana - Paris a été affrêté.
Les deux pilotes, Pascal Fauret et Bruno Odos, sont également arrêtés ce jour-là.
La police avait alors découvert 26 valises de drogue, calées dans les soutes et jusque dans le "coin salon" d'un Falcon 50.
Le jet privé s'apprêtait à décoller pour la France, via les Açores.
En août 2015, malgré leurs dénégations, les quatre hommes sont condamnés à 20 ans de prison en République Dominicaine.
Quelques mois plus tard, les deux pilotes, en liberté conditionnelle, s'évadent par la mer et regagnent la France.
Alain Castany rentre en France en juin 2017. Il sera remis en liberté pour raison médicales.
Pourquoi Alain Castany ne comparaît pas devant la Cour d'Assises d'Aix-en-Provence ?
Nicolas Pisapia, le dernier à se trouver en République Dominicaine, sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter l'île, et Alain Castany, un septuagénaire qui a pu être rapatrié par la voie légale en France mais trop souffrant pour comparaître, ont obtenu la disjonction de leur cas, et devraient être jugés ultérieurement.
Comme Alain Castany a été jugé et définitivement condamné pour le trafic de drogue en République Dominicaine, il ne peut être jugé en France une deuxième fois pour les mêmes faits.
Il comparaîtra donc plus tard, devant le tribunal correctionnel, pour association de malfaiteurs.
Le procès s'est ouvert ce lundi devant les assises d'Aix-en-Provence
Dès l'arrestation des quatre hommes, une vaste enquête sur ce trafic de cocaïne en jet privé se met en place en France.
Neuf personnes sont renvoyées devant les assises d'Aix-en-Provence. Un procès fleuve qui s'ouvre pour sept semaines ce lundi 18 février
Pilotes de jet privé, douanier indélicat, commanditaire : neuf accusés ont commencé à comparaître lundi devant la cour d'assises spéciale des Bouches-du-Rhône dans le procès "Air Cocaïne", un dossier à rebondissements de Saint-Tropez à la République Dominicaine.
Six ans après les premiers signalements de vols transatlantiques suspects, puis une saisie spectaculaire de 680 kg de cocaïne dans un Falcon 50 à Punta Cana, un seul accusé soupçonné d'être le commanditaire Ali Bouchareb, 47 ans, comparaît détenu.
Les huit autres accusés sont arrivés libres lundi matin devant une cour d'assises sans jurés, composée de cinq magistrats professionnels qui doivent juger cette affaire de trafic de drogue international "en bande organisée".
Parmi eux, les deux anciens pilotes de chasse Pascal Fauret, aujourd'hui âgé de 58 ans, et Bruno Odos, 59 ans, aux commandes de l'avion intercepté en République Dominicaine dans la nuit du 19 au 20 mars 2013.
Les interrogatoires de ces deux anciens de l'aéronavale et de l'Armée de l'air aux casiers judiciaires vierges sont parmi les plus attendus dans la centaine de témoignages et d'auditions d'experts programmés au long des sept semaines de procès.
Des peines allant jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle sont encourues au terme de ce procès, le plus important de l'année devant la cour d'assises à Aix-en-Provence, et qui doit durer jusqu'au 5 avril.