L’initiative écologique a été lancée il y a 3 ans : mettre à disposition une voiture électrique partagée entre les 130 habitants d’un village de l’Aude. Le véhicule est rechargé chaque nuit grâce à l’installation de panneaux solaires. L’heure du bilan a sonné, et il est positif !
Niché au cœur des Corbières dans l’Aude, le village de Villerouge-Termenès compte 130 âmes. Un petit coin de paradis préservé et isolé : ici, la boulangerie la plus proche est à 10 km. Et sur les routes escarpées du pays cathare, difficile de circuler autrement qu’en voiture.
Un atout écologique pour le médecin du village
Le docteur Clarinval est le seul médecin du coin. Deux après-midi par semaine, il se lance dans sa “tournée des cailloux” : un parcours de 7h de visite à ses patients les plus isolés. “Ici, nous vivons dans une région préservée de la pollution”, se réjouit le médecin. “Nous sommes donc très attachés à l’écologie. Moi je fais des visites dans près d’une dizaine de villages. Je fais 120 km en un après-midi et les ¾ du temps, je suis sur la route, en pleine nature. Alors pouvoir utiliser un véhicule non polluant, ça cadre parfaitement avec ma vision de la médecine rurale.”
Je suis sur la route, en pleine nature. Alors pouvoir utiliser un véhicule non polluant, ça cadre parfaitement avec ma vision de la médecine rurale.
Auparavant, le docteur Jean Clarinval utilisait son véhicule personnel pour sa tournée, “une voiture diesel polluante”, comme il la décrit. Depuis 3 ans, chaque fois qu’elle est disponible, le médecin emprunte la voiture communale.
40 utilisateurs en 3 ans
Une voiture électrique, rechargée grâce à des panneaux solaires installés sur l’ombrière du parking de la commune. Une quarantaine d’habitants se la partagent au quotidien. “Je l’emprunte généralement une fois par semaine pour faire mes courses”, raconte Jean-Robert Croquet, l’un des utilisateurs. “Ca peut m’arriver de l’emprunter un peu plus, lorsque je dois descendre pour une urgence, un rendez-vous médical ou tout simplement pour aller voir une pièce de théâtre à Ferrals ou Lézignan. C’est convivial, on s’y rend entre voisins !”
Grâce à la mise à disposition de la Zoé, Jean-Robert s'est débarrassé de sa voiture personnelle.“Ce qui me guide c’est d’abord l’argument écologique mais c’est aussi économique. Si vous calculez, en prenant tout en compte, descendre et remonter d’ici à Narbonne avec une voiture, il y en a pour 50 euros. Celle-ci, on la loue pour 6 euros la demi-journée.”
Un bilan positif pour la mairie
3 ans après l’acquisition de cette voiture par la mairie, le bilan est réjouissant. “Des gens ont pu se séparer de leur deuxième voiture tout en conservant leur autonomie", précise Michel Ponçot, le maire. "D’autres n’avaient pas de véhicule et ont aujourd’hui un moyen de se déplacer, ce n’est que du positif !”
Seul point noir, les réservations de l’auto-partagée se font actuellement uniquement via internet. Un accès dont beaucoup, au village, sont dépourvus. Pour y remédier, la mairie travaille actuellement à la mise en place de covoiturages. Elle espère ainsi inclure l’ensemble de ses habitants, y compris les plus âgés.