La cour d'assises de l'Aude a condamné vendredi à 20 ans de réclusion criminelle, un Belge reconnu coupable de pédophilie à l'égard de sa petite-nièce de huit ans, après avoir été condamné à plusieurs reprises dans son pays pour des faits similaires.
"Rarement" ont été vues "autant de caractéristiques de dangerosité", a souligné l'avocat général, David Charmatz, qui avait requis 18 ans de réclusion avec un suivi socio-judiciaire de 10 ans.
Le représentant de l'accusation a relevé la "perversité" de Guy Lefevre, 66 ans, également condamné à dix ans de suivi socio-judiciaire.
Le Belge était accusé de récidive de viol, d'agression sexuelle, ainsi que de détention d'images à caractère pornographique, de mineur de moins de 15 ans, en l'occurrence sa petite-nièce, âgée de 8 ans au moment des faits.
Qualifié de "prédateur" sexuel par la grand-mère de la victime, il a été condamné 14 fois de 1969 à 1984 pour des vols et escroqueries. En 2000, il avait écopé de 2 ans avec sursis pour le viol de sa propre fille, alors qu'elle avait entre 12 et 14 ans.
En 2007, le tribunal correctionnel de Charleroi, en Belgique, l'a condamné également à 3 ans de prison ferme pour des "attouchements" de deux petites filles.
En août 2013, sur une plage de Gruissan, station balnéaire réputée de l'Aude, des parents s'inquiètent de voir un homme
allongé sur sa serviette qui filme les enfants.
La brigade de gendarmerie est alertée et, sur les cartes mémoire de 160 éléments vidéos, les enquêteurs découvrent des scènes d'agression sexuelle de sa propre nièce.
Guy Lefevre a choisi sa nièce à cause de sa fragilité. Il l'a couverte de cadeaux et l'a culpabilisée en lui disant de ne rien dire à ses parents, a souligné l'avocate de la partie civile, Me Paola Bellotti.
Le conseil de l'accusé, Me Gina Bonarelli, a reconnu devoir "défendre l'indéfendable", soulignant cependant le passé de son client.
Guy Lefevre a été placé "dans des institutions dès l'âge de cinq ans, où il a été victime d'agressions sexuelles", a-t-elle invoqué. "Le résultat, vous l'avez devant vous. Il y a un lien évident entre son passé traumatique et ses déviances sexuelles", a ajouté l'avocate, qui a rapporté que son client lui avait lâché: "Je serai soulagé quand je serai condamné".
Lors du procès, qui a débuté jeudi, l'accusé avait lui-même évoqué des sévices sexuels qu'il aurait subis étant enfant. Selon un spécialiste, ces agressions l'empêcheraient de prendre en compte les conséquences de ses actes.
Impassible comme tout au long du procès, le visage pâle et émacié, Guy Lefevre n'a pas réagi à la lecture du verdict.