A premier jour de son procès devant la cour d'assises de l’Aude à Carcassonne ce jeudi, Laurent Lefèvre a affirmé être coupable du meurtre de Cécile Laronde. Massacrée à coups de pierre, cette quadragénaire avait été retrouvée morte en contre-bas d’une route le 4 janvier 2017, à Bize Minervois.
En détention provisoire depuis mi-janvier 2017, Laurent Lefèvre est jugé pendant trois jours à partir de ce jeudi 9 septembre aux assises de l'Aude à Carcassonne, pour la mort de Cécile Laronde, dont le corps avait été retrouvé en contrebas d’une route départementale à Bize-Minervois, dans l'Aude.
C'est un joggeur qui avait découvert le corps sans vie de cette femme de 42 ans le 4 janvier 2017, vers 10 heures du matin.
La victime était complétement défigurée, son visage massacré à coups de pierre. Son corps portait des traces de coups multiples, tendant à prouver qu'elle avait tenté de se défendre. Cette quadragénaire avait été retrouvée sans chaussures, collants déchirés, habillée avec des vêtements légers. Son agonie aurait duré entre 12 et 24 heures.
Un meurtre très violent, des traces ADN accablantes
Quelques jours après la découverte du corps de Cécile Laronde, les gendarmes avaient interpellé un suspect âgé de 31 ans à l'époque et domicilié à La Caunette dans l’Hérault.
Selon des témoins, Laurent Lefèvre avait été la dernière personne à avoir vu la victime le 1er janvier, son téléphone portable avait borné à Bize-Minervois à trois reprises, entre le 1er et le 2 janvier, enfin et surtout des traces de son ADN avaient été retrouvés sur un mégot de cigarette gisant sur les lieux du crime ainsi que sur le volant de la voiture de la victime.
Lors de son arrestation en janvier 2017, le trentenaire avait contesté sa culpabilité. Attitude qu'il a gardé pendant ses 4 ans et demi de détention provisoire à Béziers, après avoir été initialement été mis en examen pour "meurtre" et "tentative de viol".
A l'audience, ce jeudi matin, cet homme sans emploi âgé de 35 ans, a donc changé d'attitude. Il est apparu devant les jurés de la cour d'assises de l'Aude rasé de près, soigneusement coiffé et habillé. Dès que la cour lui a donné la parole, il a prononcé cette seule phrase : "Je suis coupable".
Laurent Lefèvre devra s’expliquer durant trois jours de procès. Il avait a priori une relation amicale avec la victime qui vivait depuis 2012 dans la commune de Minerve avec son fils malade.
Déjà condamné pour violences conjugales, l'accusé est né dans les Yvelines, a vécu en Normandie puis dans les Hauts de France avant de s'installer avec sa compagne à La Caunette, près de Minerve, dans l'Héraut, depuis juillet 2015.
La famille de l'accusé à la barre
Lors de l'audition du père de l’accusé, la cour a appris que Laurent Lefèvre niait sa culpabilité dans un courrier envoyé à ses deux parents depuis le centre de détention.
Sur une question des avocats de la défense, le père a admis qu’il n’était peut-être pas le père biologique de l'accusé. Il a demandé à Laurent Lefèvre pendant l'audience « tu le savais, ta mère te l’avait dit ? » L’accuse acquiesce en essuyant quelques larmes.
La mère, une femme au visage marqué par l’alcool qui a abandonné son foyer quand l'accusé était encore un enfant, n'a pas prononcé un mot de compassion ni pour la victime, ni pour son fils.
Quant à la belle-mère de l’accusé, la mère de Cindy qui a eu deux enfants de Laurent Lefèvre, elle a décrit un homme violent avec sa fille, capable de terribles accès de colère.
Quand il était en colère, il était ingérable. A plusieurs reprises, il a tout cassé dans leur logement. Quand il y’avait des disputes, c’était des bains de sang. J'avais peur pour la vie de ma fille.
"Une famille de fous "
Une cousine a également révélé aux jurés que dans leur jeunesse, lorsqu'elle avait 14 ans, elle avait été victime d'une tentative de viol par l’accusé, alors âgé de 21 ans.
"Je dormais dans mon lit, j’étais en jogging. J’ai senti un mouvement sur moi, je me suis crispée, contractée pour éviter la pénétration. Il n’y est pas arrivé. Avant de partir il m’a chuchoté : « je sais que tu es réveillée… » Le lendemain matin, en me levant, je l’ai vu sur son lit quand je passais devant sa chambre, il m’a dit : « t’es sûre que tu ne veux pas ? »" raconte-t-elle à la barre.
La présidente lui demande si l’accusé est bien son cousin. Elle répond : « oui, c’est mon cousin, mais c’est aussi mon demi-frère. Je sais pas trop quoi répondre dans cette famille de fous ».
Elle a également affirmé que deux autres femmes de leur entourage avaient été victimes d’attouchements et d’agressions sexuelles par la part de l’accusé.
Le chef d'accusation de "tentative de viol" a pourtant été abandonné au cours de l'instruction sur le meurtre de Cécile Laronde. Le verdict est attendu lundi 13 septembre.