Insolite : un ingénieur audois invente un piège pour capturer les frelons asiatiques

Depuis une quinzaine d’années en France, le frelon asiatique est un fléau pour les apiculteurs. Prédateur redoutable il décime les ruches sans que arme à lui opposer. Mais un ingénieur audois a peut-être trouvé une solution.

Le système est simple, et basé sur la reconnaissance d’image. Le piège est placé à l’entrée de la ruche, comme un sas de contrôle. Le frelon asiatique pour chasser les abeilles sortantes, va se placer dans ce sas, c’est alors qu’il est pris au piège : "À l'intérieur de ce caisson on a une caméra qui détecte le frelon et qui déclenche un soufflet qui va descendre et envelopper le frelon”, explique Frédéric Larguier. “Le frelon est alors pris dans une cage noire et il va essayer de s’échapper en se dirigeant vers la lumière.”

Et la lumière attire l’insecte jusque dans un bac en plastique transparent, il est alors capturé. Si quelques abeilles sont aussi attrapées, elles peuvent s’échapper par de petits trous faits pour elle, contrairement au frelon. 

Un piège sélectif et écologique

Le Vigivelutina (c’est son nom) capture systématiquement et uniquement les frelons asiatique, il n’utilise aucun insecticide. Il n’est donc pas nocif pour les abeilles ou les mésanges qui s’en nourrissent.

Placé à l’entrée d’une ruche, il peut en capturer plus de 200 en une journée. Un espoir pour les apiculteurs qui chaque année connaissent de lourdes pertes. Jacques Gabarda est producteur de miel dans l’Aude, il y a deux ans, il a perdu 120 de ses 350 ruches, en grande partie du fait du frelon asiatique : “Pour nous c’est un véritable fléau”, déplore-t-il. “En fait le pic de la population arrive fin août début septembre et c’est vrai que c’est un gros gros problème pour les récoltes par rapport à ce qu’on faisait avant, c’est le jour et la nuit

Le piège Vigivelutina est pour lui une solution intéressante, bien qu’elle soit plus difficile à adapter dans son cas : l’apiculteur dispose de ruches disséminées un peu partout sur le département, il lui en faudrait un certain nombre. Le piège ne règle pas la question des nids, mais il reconnaît que c’est une solide protection pour les ruches. 

Appel au financement participatif pour un système autonome

Frédéric Larguier est ingénieur et apiculteur par passion. Ses ruches sont régulièrement victimes d’attaques de frelons, c’est comme cela qu’il en est venu à inventer cette machine. L’ingénieur a travaillé avec une société rennaise spécialisée dans la reconnaissance d’images, c’est ce système qui permet de ne capturer que les frelons.

Mais aujourd’hui, le piège doit être relié à internet et à l’électricité pour fonctionner car c’est un ordinateur qui fournit l’analyse d’images. Frédéric Larguier travaille à rendre sa machine autonome, dernière étape avant la commercialisation. “Transformer un logiciel qui est sur base PC et le mettre sur une carte électronique qui a peu de ressources, ça demande un gros travail d’analyse”, explique-t-il. Il a alors lancé une souscription en ligne pour récolter les fonds nécessaires et participé à plusieurs concours d’innovation dans la région. 

La carte électronique permettrait de faire baisser de moitié les coûts de production et de faire baisser le prix du piège à frelons : de 1500 à 500 euros. Chaque année en France, 40 000 ruches meurent de la prédation du frelon asiatique.

Regardez à quoi ressemble ce piège à frelons dans le reportage d'Ophélie Le Piver et Frédéric Guibal

 

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