Depuis deux ans, les magistrats de Cahors ont recours aux services d'un chien labrador mâle de 5 ans. Sa simple présence rassure. Il aide à libérer la parole des victimes et à les soutenir lors de leur parcours judiciaire.
Depuis deux ans, les magistrats de Cahors ont recours aux services d'un assistant pas comme les autres : un labrador mâle de 5 ans. Son nom est Lol et sa simple présence rassure les victimes. Avec Lol, les chiens entrent dans les palais de justice ! Ce labrador mâle travaille depuis deux ans avec les magistrats pour soutenir les victimes lors des auditions ou des procès.
Il a toujours les bonnes réactions. Il ne triche pas, le chien ne triche jamais. Si dans une salle, il y a 40 personnes et une personne en détresse, vous n'avez pas besoin de lui montrer, il va aller tout de suite vers elle.
Lol a été dressé spécialement pendant 11 mois pour développer ses capacités d'empathie. Le labrador répond à 50 commandes, il peut notamment poser sa tête sur un genou ou se lover complètement contre une personne. Il a été formé pour des enfants ayant subi des violences sexuelles, pour les apaiser, les calmer, les réconforter et leur permettre de s'ouvrir d'avantage lors de l'enquête judiciaire. Et les résultats sur les victimes sont spectaculaires.
Il apaise les victimes, il fait baisser leur rythme cardiaque, il fait baisser la pression artérielle, il fait augmenter le taux d'ocytocine qui est l'hormone du bonheur. Donc, il permet aux gens de déposer devant le tribunal de manière sereine.
C'est le procureur de Cahors qui a ramené cette idée des Etats-Unis, où les chiens d'assistance judiciaire sont nombreux. Aujourd'hui, aux Etats-Unis, on compte 250 chiens d'assistance judiciaire dans 34 Etats. En deux ans, Lol a aidé 77 victimes à s'exprimer devant des enquêteurs, des personnes âgées de 3 ans à 90 ans.
" Ce n'est pas un soutien psychologique parce qu'il faut que les psychologues fassent leur travail, tout comme les juristes et les assistantes sociales. Lol est vraiment là pour un soutien complèmentaire, un soutien émotionel pour la victime, " explique Alexia Mesthé, responsable de l'association France Victimes 46
Lol était le premier chien d'assistance judiciaire en France, il y en a désormais dans trois autres juridictions. Et le tribunal de Carcassonne espère avoir le sien d'ici un an.
" Nous avons commencé à étudier le problème du financement puisqu' il n'y a pas de difficultés sur le concept et sur l'efficacité du dispositif, " confirme Florence Galtier, procureure de la République de Carcassonne.
La formation du chien coûte 17 000 euros, auquels il faut rajouter 600 euros de croquettes par an.