A la Passerelle, une unité de l’hôpital de jour pour enfants du Bon Sauveur, à Albi (Tarn), deux chiens assistent l’institutrice pour aider les enfants autistes ou atteints de troubles psychiques dans les apprentissages. C'est efficace.
Gandalf et Niddle observent la classe sagement. Ces deux beaux labradors gardent le calme en toutes circonstances. Dans cette école spécialisée, ces médiateurs à quatre pattes accompagnent les enfants plusieurs demi-journées par semaine. Dans les classes, jamais plus de six enfants, tous âgés de sept à douze ans. Les chiens sont là pour les rassurer, mais pas seulement.
L’idée, c’est de pouvoir leur proposer des activités afin qu’ils progressent dans les apprentissages scolaires, et en même temps, ils ont des objectifs éducatifs et de soin. On travaille beaucoup sur les stratégies pour se débrouiller dans d’autres milieux que l’hôpital
Être capable d’attendre son tour, de rester patient, développer la mémoire, supporter la frustration, apprendre à planifier : autant d’objectifs pour les enfants, aidés par les chiens. Parfois, Niddle porte une cape particulière, où sont accrochés plein de mots. Les élèves doivent venir chercher un mot et le placer sur le tableau. La peur d’aller au tableau s’évanouit alors rapidement face à l’envie d’aller voir le labrador Niddle.
Education ludique et apprentissage moins intimidant
« Les chiens permettent aussi de débloquer des situations problèmes. Lorsqu’un enfant a une crise d’anxiété, on peut détourner l’attention. Par exemple, si l’enfant crie, on va lui dire : "Regarde, Gandalf, il n’a pas l’air bien, il entend beaucoup trop de bruit là." Cela fonctionne très bien en général, l’enfant se calme plus rapidement », raconte Laëticia Sahum qui est éducatrice spécialisée et référente du jeune chien Niddle.
Après la récréation, où les enfants ont passé leur temps à lancer la balle aux deux labradors, une nouvelle activité ludique et pédagogique : le toilettage. Nolan, Matthis, Martin et Payson brossent Gandalf, lui lavent les oreilles puis lui brossent les dents.
Le toucher du corps peut être très envahissant et intrusif pour ces enfants et donc on va essayer de transposer sur le chien cette peur pour la dépasser et venir ensuite travailler ce soin d’hygiène sur eux
Les deux labradors, qui obéissent à la perfection, rendent l’éducation ludique et l’apprentissage moins intimidant. Les enfants sont beaucoup plus motivés et préparés à l’adversité. Le plus bel exemple de réussite : Martin, onze ans, ne parlait toujours pas l’année dernière. C’est en apprenant à donner des ordres à Niddle et Gandalf qu’il a prononcé ses premiers mots.
En vidéo, le reportage de Robin Doreau et d'Harmonie Pacione de France 3 Tarn