“Je ne me voyais pas travailler dans un bureau” : comment cet ajusteur en situation de handicap a conservé son emploi

C'est la semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées. Dans le Puy-de-Dôme, à Issoire, Jérôme a pu conserver son travail malgré son handicap. L’entreprise qui l’emploie compte 8% de travailleurs en situation de handicap.

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À Issoire, dans le Puy-de-Dôme, depuis plus de 20 ans, Jérôme travaille à la maintenance dans l’entreprise Constellium. Jérôme Chicharro, ajusteur en situation de handicap, explique : “Je suis chargé de réparer, démonter, expertiser et contrôler les pièces. À terme, je remonte les pièces pour qu’elles repartent en état sur les différents secteurs de l’usine”.  

Garder le lien social

Avec le temps, Jérôme a développé un handicap physique. Depuis 2015, il a une reconnaissance de travailleur handicapé, dite RQTH. Il a alors fallu s’adapter. Jérôme poursuit : “Dans mon quotidien, le handicap n’a pas changé grand-chose. Il faut plus que je fasse attention. J'ai notamment une difficulté pour la marche donc il faut que je fasse attention où je pose les pieds”.

Un travail à mi-temps

Une adaptation qui a pris 3 ans. Aujourd’hui, Jérôme travaille à mi-temps, Son salaire est complété par la mutuelle de son entreprise et la sécurité sociale. Résultat, pas de changement de poste, il exerce toujours le même métier. Jérôme ajoute : “Il me tenait à cœur de rester dans mon métier. Cela a été mis en place par Constellium. On a pu avoir une entente entre les deux parties et cela m’a permis de travailler dans l’atelier. On garde le lien social avec les collègues. Changer de métier ne m’intéressait pas. J’ai toujours travaillé dans la mécanique. Je ne me voyais pas travailler 4 ou 8 heures dans un bureau. Je tenais à rester dans un atelier”.  

Favoriser l'intégration des personnes en situation de handicap

Dans l’entreprise, les employés transforment des pièces en aluminium pour le secteur aéronautique. Parmi eux 8,2% sont reconnus travailleurs handicapés. Pour en arriver là, Constellium travaille directement avec des organismes tels que Cap Emploi, pour que le handicap ne soit plus un frein à l’embauche. Julien Fournier, directeur de Cap Emploi 63, souligne : “On fait en sorte que les recrutements d’une personne en situation de handicap soient uniquement basés sur ses compétences et sur ses capacités à tenir le métier. On va travailler avec la personne et avec l’entreprise pour que les compétences, les savoir-être, les savoir-faire du candidat fassent que le contrat se signe et que la rencontre puisse aller jusqu’au bout”.  

Une inclusion en marche

Si déclarer son handicap n’est pas obligatoire, ils sont de plus en plus nombreux à oser le dire, dès l’entretien ou au cours de leur carrière. Dans le Puy-de-Dôme, le chômage des personnes en situation de handicap est de 12%, au plus bas depuis 10 ans. Un chiffre qui reste toutefois deux fois plus élevé que le nombre de demandeurs d’emploi. 

Propos recueillis par Julien Boscq / France 3 Auvergne

 

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