Aude : une solution pour les déchets d'Areva à Malvési

Ils sont stockés dans d'énormes bassins à l'air libre depuis près de 50 ans. Les déchets très chimiques générés par la transformation de l'uranium à l'usine Areva de Malvesi pourraient être retraités. Le projet prévoit la disparition des bassins pollués d'ici vingt ans. 

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L'enquête publique rendra ses conclusions début novembre mais certaines associations audoises soucieuses de l'environnement valident dors et déjà ce projet d' Areva à Malvesi car c'est la première fois que le sort des déchets est pris en compte. Il s'agit d'installer une nouvelle structure sur le site afin d'une part de retraiter en direct tous les déchets produits par la transformation de l'uranium, et d'autre part d'étendre ce retraitement aux bassins remplis d'effluents nitratés qui croupissent depuis 50 ans. Si le feu vert est donné à Areva, les travaux pourraient démarrer l'an prochain. On compte près de 20 ans de retraitement pour venir à bout des déchets stockés sur le site. Mais les opposants dénoncent un traitement très polluant et consommateur d'eau.

350 000 m3 d'effluents pollués 


L'énorme quantité d'effluents bourrés de nitrates qui stagnent dans les bassins du site de Malvesi est à la hauteur de l'activité d'Areva dans l'Aude. Ici, on traite un quart de la production mondiale d'uranium. Le minerai acheminé à Malvesi arrive du monde entier sous forme de poudre, le yellow cake. Il doit d'abord être lavé, grâce notamment à l'adjonction d'acide nitrique, puis est transformé en gaz.
Ce sont les déchets produits par ces opérations qui posent problème depuis la construction de l'usine. En effet, les "eaux usées" radioactives mais surtout très chargées en nitrates sont stockées à l'air libre, dans d'immenses bassins du site narbonnais. 350 000 m3 d'effluents pollués et quelques débordements dans la plaine, dénoncés notamment par l'association Ecologie du Carcassonnais, des Corbières et du littoral audois (ECCLA) lors des inondations de 2004 et 2006.

Le projet de retraitement 


En 2009, Areva met au point un procédé permettant de retraiter ces déchets et s'engage alors à le mettre en oeuvre sur le site de Malvési. Un investissement de 80 millions d'euros. Et une enquête d'utilité publique qui vient de s'achever. Les conclusions seront rendues d'ici la fin 2016. Les Audois sensibles à l'environnement y voient un progrés notable et sont plutôt favorables à ce projet.  Mais même si l'unité de retraitement était opérationnelle rapidement, elle traitera en priorité les déchets au moment de leur production, c'est à dire pendant le traitement de l'uranium. Elle ne pourra retraiter les énormes stocks pollués que petit à petit. Au mieux, les dirigeants d'Areva Malvési prédisent la fin des bassins à l'air libre d'ici vingt ans. En espérant que d'ici là, il n'y ait pas de débordements suite à de fortes pluies.

Retraitement = pollution?


C'est ce que craignent les riverains écologistes à l'annonce du possible retraitement des déchets d'Areva.  En effet, chiffres à l'appui, les opposants du réseau Rubresus (Association de protection et sauvegarde de l’environnement des Basses Plaines de l’Aude) sont très réticents sur le mode de retraitement choisi.  D'une part chaque mètre cube d'effluent traité occasionnerait 16 000 m3 de fumées (dont beaucoup d'oxyde d'azote), mais en plus, le système consommerait pas mal d'énergie et surtout beaucoup d'eau : 80.000m3 d'eau pour traiter 20.000m3 d'effluents selon les opposants.

Les arguments des "anti" retraitement de Malvesi

Les écologistes affirment que d'autres méthodes moins polluantes, comme comme le séchage basse température ou la solidification par cimentation, sont possibles.

Alexandre Grellier et Fred Guibal sont allés à Malvési enquêter sur le projet de retraitement des déchets.
Alexandre Grellier et Fred Guibal sont allés à l'usine Areva de Malvesi. ©F3LR




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