"C’est plus de 50 % du chiffre d’affaires, ils sont en train de nous tuer" : une mairie impose un couvre-feu à des épiceries de nuit

Dès jeudi, une dizaine d'épiceries de nuit du centre-ville Narbonne dans l'Aude seront contraintes de fermer boutique de 22h à 6h du matin jusqu'à samedi inclus. Une mesure municipale incompréhensible pour les commerçants concernés.

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"Je ne comprends pas du tout, ça fait trois mois que j'ai ouvert et personnellement, je n'ai aucune plainte avec le voisinage, il n'y a aucun trouble à l'ordre public", lâche Sofian Bouazig, gérant d'une épicerie de nuit à Narbonne.

L’incompréhension est collective chez les commerçants des épiceries de nuit du centre-ville de la commune audoise. À partir de jeudi 11 janvier 2024, elles devront fermer leurs portes trois soirs par semaine : les jeudis, vendredis et samedis de 22 heures à 6 heures au petit matin. "C’est plus de 50 % du chiffre d’affaires donc là vraiment ils sont en train de nous tuer", insiste le gérant, dépité.

Mais alors pourquoi une telle décision a-t-elle été prise ?

150 plaintes, 913 procès-verbaux

Si le gérant dit ne pas avoir eu de plaintes, elles sont pourtant l’une des motivations de l'arrêté, pris par le maire de la commune, qui concerne une dizaine de commerces nocturnes de Narbonne. Et ces plaintes seraient en nombre : 150 seraient parvenues au représentant local en un an. Mais les nuisances sonores dénoncées par les voisins ne sont pas les seuls faits reprochés à ces épiceries.

La patrouille de nuit de la police municipale a recensé de nombreux problèmes : en 2023, 913 procès-verbaux ont été dressés pour des questions de stationnement aux abords de ces commerces et ce n'est pas tout. "Les problématiques sont diverses : ventes illégales d'alcool, abandons de déchets, ventes illégales de tabac, de cigarettes... Tous ces éléments ont été constatés dans des procès-verbaux. L'arrêté municipal s'impose aujourd'hui pour la tranquillité publique des Narbonnais", détaille Bertrand Malquier, maire de Narbonne.

Une année pour tester l’arrêté

Mais alors dans les rues de Narbonne, on s’interroge sur cette mesure drastique : "Il faudrait peut-être au lieu de tout interdire d’un coup adapter les interdictions à la réalité des nuisances, s’il y en a", s’interroge un passant.

Pour Samir, un autre gérant d’épicerie de nuit, cette annonce va aussi profondément impacter la vie nocturne de Narbonne et l'attrait de la ville. "Le centre-ville est très calme, donc ça va encore empirer le centre-ville. On n’a rien à Narbonne, donc pour les touristes qui arrivent à partir de mars, avril ou mai ou même l’été avec la chaleur qu’il y a, on ne peut pas acheter de bouteilles d’eau à Narbonne franchement", soupire le gérant.

Sofian Bouazig dit vouloir prendre un avocat afin de contester la décision municipale. L’arrêté signé le 9 janvier 2024 est permanent, bien que le représentant de la commune dise réaliser un test sur cette première année d’application.

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