Depuis le 3 juillet 2023, l'Expédition OceanoScientific organise une collecte inédite d'ADN environnemental (ADNe) le long de la côte méditerranéenne, française de Menton à Banyuls-sur-Mer. 54 stations balnéaires sont scrutées par les scientifiques.
L’embarcation de l’expédition OceanoScientific a fait escale au large de Gruissan. À son bord un équipage de prélèvement ADN environnemental. Une nouvelle technologie qui permet d’inventorier la biodiversité aquatique grâce aux traces ADN laissées par les espèces dans leur environnement.
Cette opération s’inscrit dans le cadre de la mission BioDIvMed sous l’impulsion conjointe de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse et de l’Université de Montpellier. Ce partenariat associe également la société Andromède Océanologie, l’alliance Vigilife et deux associations philanthropiques OceanoScientific et We are Méditerranée.
Cinq personnes embarquées pour 25 jours non-stop d'expédition
L’équipage a pour objectif de réaliser des prélèvements ADN environnementaux grâce à du matériel unique spécialement conçu pour faciliter cette collecte. Comme les empreintes digitales que nous laissons partout, les espèces marines laissent des traces d’ADN dans le milieu naturel. Chaque espèce possède des séquences d’ADN qui lui sont propres, comme un « code-barres » génétique. Cette technique est non invasive. Les prélèvements sont effectués au large des côtes entre 15 et 30 mètres de profondeur.
On filtre l’eau pour prélever l’ADN des espèces. Par exemple, les poissons vont avoir du mucus sur leur corps et ce mucus au moment de la nage se détache et se retrouve dans l’eau à l’état libre. On filtre l’eau pour récupérer les petits brins d’ADN qui se trouve sur le mucus.
Léni GuillotinBiologiste marin OceanoScientific
Les scientifiques comptent analyser entre 700 échantillons d’ADNe sur 2 000 kilomètres. 54 stations balnéaires sont ainsi scrutées par l'équipage. L’objectif de cette mission est de mieux comprendre les occurrences des espèces de poissons, de crustacés et de mammifères marins puis d'établir une véritable cartographie à fine échelle de la biodiversité marine.
L’enjeu de cette mission est aussi d’identifier la densité des espèces pour aider la pêche côtière à pêcher de façon plus durable.
Yvan GribovalDirecteur d'expédition OceanoScientific
Les prélèvements seront ensuite étudiés et analysés notamment au sein de l'Université de Montpellier. La cartographie de la biodiversité marine en Méditerranée française pourrait être dévoilée prochainement
Écrit avec Daniel de Barros.