Méduses : sans neurones, à l'aise dans la pollution, utilisées dans des crèmes de beauté, ces choses que vous ne saviez peut-être pas sur les envahisseuses

L'été est la saison préférée des méduses. Elles se nourrissent essentiellement de plancton, qui lui, prolifère au soleil. Et le vent marin les envoie vers les plages. Au grand désespoir des baigneurs. Mais connaissez-vous bien ces drôles d'animaux ?

Nicolas Hirel, conservateur de Planet Ocean à Montpellier, aime regarder les méduses. L'aquarium de Montpellier en a plusieurs. Bien nourries et dans une eau de qualité constante, elles peuvent vivre jusqu'à deux ans. "En mer, leur cycle de vie est bien plus court", explique Nicolas Hirel, "quelques mois à peine. Le problème pour nous humains, c'est qu'elles ont plus de nourriture et donc se développent mieux en été, quand nous sommes plus nombreux à fréquenter les plages."

La méduse boussole est orangée sous son ombrelle, l'œuf au plat a un point jaune au centre... Si vous en voyez une pourpre, ne vous en approchez pas : c'est la plus urticante et la plus douloureuse.

Nicolas Hirel, conservateur de Planet Océan Montpellier

La méduse, un drôle d'animal

La méduse est un animal. Sans carapace ni squelette interne, elle est constituée d'eau à 99% et de collagène. Elle n'a pas de neurones mais un système musculaire qui lui permet de se mouvoir en contractant son ombrelle. Elle se laisse porter par les courants. Son système nerveux est basique, elle est capable de savoir si elle est à l'endroit ou à l'envers et de reconnaître l'orientation du soleil.

Les méduses appartiennent à ce que les scientifiques appellent le "gélatineux".

Elles existent depuis la nuit des temps ou presque. On retrouve leur trace il y a 5 à 600 000 ans. Il y a 3 à 4 000 espèces de méduses différentes dans le monde, la plupart vivent en eau salée, quelques-unes en eau douce.

Les méduses peuvent parfois être utiles. Du fait de leur teneur en collagène, elles sont utilisées dans des crèmes de beauté. Et au début du XXème siècle, elles ont permis de comprendre le mécanisme du choc anaphylactique.

La méduse n'est pas dangereuse

Les méduses piquent plus ou moins selon leur variété. De la simple gêne à la douleur qui peut durer plusieurs jours. Ce sont leurs filaments qui contiennent des petits sacs de venin, avec un minuscule harpon. Quand elle sent un corps étranger, un poisson, un crustacé ou un humain, la méduse envoie des milliers de mini-harpons dans la peau de son "agresseur". Ce sont eux qui provoquent les sensations urticantes. "En cas de piqûre, il ne faut surtout pas frotter la peau, cela risque de libérer le venin des filaments", explique Nicolas Hirel, "il faut mettre du chaud, soit du sable soit de l'eau".

Il vaut mieux éviter de les toucher et les observer de loin. Même si les méduses les plus urticantes ne viennent que rarement près du littoral méditerranéen.

Nicolas Hirel, conservateur de Planet Océan Montpellier

La méduse, grande gagnante des changements climatiques

La méduse supporte les eaux polluées et se nourrit de plancton qui prolifère dans les eaux plus chaudes. Comme ses prédateurs, le thon ou les tortues qui sont eux menacés par l'activité humaine, elle a de grande chance de continuer à proliférer tranquillement. Heureusement pour nous, son cycle de vie, même dans de très bonnes conditions, reste court.

Le site internet et l'application Meduseo, conçus par un chercheur montpelliérain, permettent de connaître en temps réel les lieux les plus touchés par les méduses.

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