Plusieurs contrats de travail de salariés ont été suspendus sur le site de production d'Areva NC Malvési à Narbonne, où un conflit social est en cours depuis quelques semaines, a-t-on appris samedi auprès de la direction et de la CGT.
Pour expliquer "la suspension de 35 personnes"sur le site de production d'Areva NC Malvési à Narbonne, le directeur du site Stephan Jolivet a invoqué "la sécurité".
Des contrats suspendus pour des raisons de "sécurité"
Stephan Jolivet a parlé à l'AFP du risque de débordement des cuves en raison de la grève observée une à quatre heures par jour. Le site de production d'Areva NC Malvési à Narbonne transforme du concentré minier en UF4, la première étape du combustible nucléaire.
Selon le directeur du site, les contrats de 30 autres salariés de production n'ont en revanche pas été suspendus car ils ont "été requis pour la surveillance des installations". Enfin, toujours selon Stephan Jolivet, les représentants syndicaux, dont les contrats sont suspendus, "ont librement accès aux installations et toucheront leurs salaires".
La CGT conteste la version de la direction
Cette version est contestée par la CGT. D'abord, le syndicat nie tout problème de sécurité. Ensuite, si elle admet que quelques personnes ont bien été maintenues pour des raisons de sécurité, la CGT affirme que la majeure partie des 95 salariés de la production sont suspendus, y compris les représentants du personnel.
Vincent Morgan de Rivery, responsable CGT, a adressé à l'AFP une copie de sa lettre de suspension qui précise qu'il ne pourra "prétendre à aucune rémunération ni à aucune indemnité de quelque nature que ce soit". Un référé devait être déposé devant le tribunal de Narbonne en milieu de semaine, a indiqué Vincent Morgan de Rivery.
"L'idée d'une prime paraît disproportionnée", pour la direction
L'origine du conflit est aussi l'objet d'un désaccord. Pour la direction, il porte sur la revendication d'une prime devant compenser un intéressement inférieur aux autres sites. A Narbonne, les salariés n'ont reçu pour 2016 que 3,7% d'intéressement, soit "1.500 à 2.000 euros par salarié", l'année n'ayant "pas été bonne en terme de sécurité et de productivité", a précisé le directeur. "En raison de la situation du groupe qui doit être recapitalisé par l'État à hauteur de 4 milliards, l'idée d'une prime paraît disproportionnée", a ajouté Stephan Jolivet, qui se dit prêt à discuter d'objectifs moins élevés pour 2017 afin de garantir un meilleur intéressement.
La CGT veut "un engagement fort sur l'emploi"
La CGT affirme de son côté revendiquer "un engagement fort sur l'emploi avec le maintien de l'activité sur le site pendant toute la période de transition". Le syndicat s'inquiète de la période "2018-2020" pendant laquelle le site de Pierrelatte (Drôme), "seul client" de l'usine de Narbonne, risque de ne pas avoir les capacités pour accueillir la production audoise en raison de retards de construction.