Marche silencieuse à Salles-d'Aude pour le fils de Marine Verhoeven, menacé de renvoi vers le Japon

Une centaine de personnes ont participé à une marche silencieuse à Salles-d'Aude, près de Narbonne, en soutien à Marine Verhoeven, une jeune maman dont le fils franco-japonais risque d'être renvoyé au Japon chez son père suite à une décision de justice. Ils en appellent au président Macron.

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Une marche silencieuse d'une centaine de personnes était organisée à Salles-d'Aude, près de Narbonne, ce dimanche matin, en soutien à Marine Verhoven.

Cette maman d'un petit garçon de 4 ans a perdu la bataille judiciaire avec son ex-mari japonais. Son fils Louis risque à tout moment, depuis le 4 août, d'être renvoyé chez son père, au pays du soleil levant. 


Un mari violent


Marine, visiblement très émue ce dimanche, a reçu beaucoup de soutien après avoir passé deux ans à se battre pour la garde du petit Louis. Tout commence en 2017 lorsqu'elle quitte son mari japonais, qu'elle accuse de violences conjugales.

La jeune femme dépose ensuite une requête en divorce en France, afin de rester dans l'Aude avec son fils. Son mari, dans un premier temps d'accord pour que son fils reste en France, enclenche une procédure d'enlèvement d'enfant, via la Convention de La Haye, sans prévenir la maman.

Le 4 juillet dernier, la cour d'appel de Toulouse donne raison au père, qui réclame le retour de son fils au Japon. Les juges cassent alors une décision de la Cour de cassation du 22 novembre 2018, qui donnait raison à la mère.  
 
Surprise par ce revirement judiciaire qu'elle juge incompréhensible, Marine prévoit de se pourvoir une ultime fois en cassation. Mais en attendant, il lui est demandé de se séparer de son fils.

"Pourtant, tous les recours légaux n'ont pas été épuisés", argue-t-elle. Les gendarmes l'ont prévenu, le 25 août dernier : elle s'expose à des sanctions pénales si elle refuse.

"J'ai dû signer un papier qui dit que je ne m'oppose pas à ce que son père vienne le chercher, racontait-elle, ce jour-là. Je n'avais pas le choix. Si les gendarmes viennent, le petit va être traumatisé."


Tout le village de Salles-d'Aude se mobilise


Pour que le petit Louis, qui rentre en deuxième section de maternelle ce lundi 2 septembre, reste en France, sa famille, ses amis, ses voisins, les parents de ses copains et certains habitants de Salles-d'Aude se sont mobilisés tout l'été.

De nouveau, ce dimanche, lors de la marche silencieuse partie à 10h de la place de la mairie, ils demandent le soutien des autorités publiques. Une centaine de lettres ont été envoyées au président Emmanuel Macron.

Au Japon, en cas de séparation des parents, il n'y a pas de garde partagée, ni même de droit de visite. Si un parent est étranger, c'est toujours le parent japonais qui a la garde.

"Mon petit fils est un ami de Louis, raconte une marcheuse. Et j'estime que ce petit, il faudrait l'écouter, lui demander son avis, car il est très intelligent. C'est quand même énorme de repartir là-bas. Il ne reverra plus jamais son papy, sa mamie, et sa maman, ça s'est sûr. Ils n'ont pas le droit de le laisser partir, il a besoin de sa maman. Le papa ne donne aucune garrantie. Donc il faut se battre tant qu'on le peut."

Le comité de soutien a même lancé un appel aux dons en ligne, pour aider Marine qui a déjà dépensé 12.000 euros en frais de justice. 

 

"S'il repart, je ne le reverrai jamais"


"Je suis inquiète, confiait Marine en juillet dernier. Si mon fils repart au Japon, moi je n'ai plus de visa, je ne peux pas rester là-bas. La législation japonaise n'est pas la même. En cas de séparation des parents, il n'y a pas de garde partagée, il n'y a pas de droit de visite, et si un parent est étranger, c'est toujours le parent japonais qui a la garde. S'il repart, je ne le reverrai jamais."

D'autant plus que même si la Cour de cassation donne raison à Marine après le départ de l'enfant, rien n'oblige le Japon a appliquer le jugement français.
 


150 000 enfants enlevés chaque année au Japon


Environ 150.000 enfants sont enlevés chaque année par un parent japonais à la suite d'une séparation, selon l'ONG Kizuna Child-Parent Reunion.

Une avocate française a annoncé, le lundi 12 août, avoir déposé une requête auprès de l'ONU afin de réclamer la fin de ces "violations des droits de l’enfant" et la nomination d’un expert indépendant pour faire un rapport de la situation. 

En visite en juin dernier au Japon, le président Emmanuel Macron s'était engagé à agir en faveur des nombreux pères séparés de leurs enfants dans des cas de figure similaires.

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