Perquisitions et auditions de 4 responsables dans les locaux de Spanghero à Castelnaudary

Une perquisition et des auditions étaient en cours mardi après-midi chez Spanghero à Castelnaudary, où le travail avait repris tout doucement dans la matinée, signifiant le véritable début des investigations judiciaires sur le scandale de la viande de cheval.

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"Depuis cet après-midi (mardi), la phase judiciaire a débuté avec investigations, perquisition et auditions sur place", a dit à l'AFP une source proche de l'enquête. Quatre cadres de l'entreprise étaient entendus par les enquêteurs, a indiqué un syndicaliste.
La perquisition est conduite par les gendarmes de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP) et les services de la direction générale de répression des fraudes (DGCCRF) avec le soutien des gendarmes de l'Aude et de ceux de la Section de recherches
du Languedoc-Roussillon, selon les sources proches de l'enquête.
L'OCLAESP et la DGCCRF se sont vu confier les investigations dirigées par le pôle santé publique du parquet de Paris, où une enquête préliminaire a été ouverte après la découverte de viande de cheval à la place de boeuf dans des plats cuisinés.

Lundi, le ministre délégué à l'Agroalimentaire, Guillaume Garot, avait affirmé à l'AFP: "Ceux qui ont fraudé devront être punis".


Mardi matin, le travail avait repris tout doucement après une réunion entre le personnel et la direction, mais l'avenir des 300 salariés dépend désormais du bon vouloir des clients selon qu'ils accepteront ou non de traiter à nouveau avec l'entreprise.
La production elle-même n'est pas repartie mardi, alors que ce sont précisément ces activités que le gouvernement a autorisées à nouveau après quatre jours d'arrêt. Il faut d'abord réorganiser, réapprovisionner et surtout reprendre contact avec les clients pour connaître leurs intentions.
La fabrication de plats cuisinés comme les cassoulets et les confits, de viande tranchée, de steaks hachés, de brochettes et de charcuterie devrait recommencer à petit régime à partir de mercredi, puis monter en cadence  en fonction des commandes, a dit à l'AFP un cadre sous couvert de l'anonymat.
Mais "ça va être très compliqué, ça va prendre beaucoup de temps", a-t-il reconnu en invoquant le coup pour l'image de l'entreprise.

L'activité qui a valu à Spanghero d'être désignée par le gouvernement comme principale responsable du scandale de la viande de cheval (le négoce de viande non préparée vendue à des entreprises l'utilisant dans des plats cuisinés) reste, elle, frappée de suspension d'agrément.
Selon l'enquête menée par la répression des fraudes alors que le scandale faisait tache d'huile en Europe, Spanghero a triché sur l'étiquetage de la viande et a sciemment revendu du cheval pour du boeuf à des sociétés comme Comigel, fabricant de lasagnes pour Findus.
Le PDG de Comigel, Erick Lehagre, a indiqué à l'AFP que les relations commerciales avec Spanghero étaient désormais rompues puisque son entreprise a été "victime d'une fraude de la part" de la société de Castelnaudary.
Le négoce ne représentait qu'une part minimale du chiffre d'affaires de l'entreprise: 1 ou 3% selon les interlocuteurs. Mais les salariés mesuraient le tort subi et la nécessité de faire revenir les clients, non sans en vouloir, parfois, au gouvernement pour sa rapidité à sévir.
"Ils se sont trop pressés", reproche David, "nous, on a toujours été consciencieux. Mais si la viande coule, on coule avec".


Certains clients ont pris les devants pour passer commande sitôt la reprise annoncée, assurait un cadre. Mais il ne cachait pas que d'autres réfléchissaient à la conduite à tenir. La grande distribution, qui représente une part considérable du fonds de commerce de Spanghero, était appelée à prendre des décisions lourdes de conséquences.
Un grand distributeur français qui vend des magrets de canards Spanghero disait lundi s'en remettre aux instructions des autorités. Signe du terrain que devra reconquérir Spanghero, Findus et Picard ont mis toute la distance possible avec l'entreprise en faisant savoir qu'elle ne faisait pas partie de leurs fournisseurs validés ou directs.

 

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