Un passager ukrainien a avoué avoir fait donner un brusque coup de volant au chauffeur de l'autocar, dans lequel deux personnes ont été tuées et une trentaine d'autres blessées, après une sortie de route sur l'A.9 dans l'Aude, a indiqué dimanche, le parquet.
D'abord entendu comme victime, le touriste ukrainien a ensuite été placé en garde à vue comme suspect.
Ce passager d'une trentaine d'années a dit aux gendarmes avoir voulu, pour une raison encore indéterminée, forcer le conducteur à s'arrêter, a rapporté le procureur de Narbonne David Charmatz.
Le passager aurait tiré le volant dans sa direction.
Il a ainsi confirmé les premières déclarations du chauffeur espagnol. Celui-ci avait dit aux gendarmes avoir eu une querelle avec un passager qui avait provoqué l'accident, en s'en prenant au volant.
"Des auditions vont se poursuivre, lundi, pour établir exactement les circonstances dans lesquelles cet acte inconsidéré a été accompli", a dit le procureur.
"On cherche aussi à savoir si, sur le plan psychiatrique, cet Ukrainien est parfaitement équilibré parce que c'est un geste tellement inconsidéré, qu'il faut aussi s'intéresser à sa personnalité", a ajouté le magistrat.
Le chauffeur devrait être lui-même à nouveau entendu lundi, si les médecins y consentent
Il avait momentanément été interrogé par les gendarmes sous le régime de la garde à vue. Mais comme il était sous le choc, les médecins avaient jugé son état incompatible avec la poursuite de sa garde à vue.
Les interrogatoires devront tenter "d'identifier bien clairement quelle a été la participation de l'un et de l'autre, dans la survenance de cet accident", a dit le procureur.
L'analyse des disques, qu'il a été compliqué d'extraire du car, devrait dire lundi à quelle vitesse il roulait, a indiqué le procureur.
L'autocar de tourisme de la compagnie Eurolines, qui transportait essentiellement des passagers français et espagnols entre Marseille et Murcia, a dévié de sa trajectoire vers 1H30 du matin dimanche sur l'autoroute A9 à hauteur de Fitou, entre Narbonne et Perpignan.
Il a heurté la glissière de droite, puis a dévalé le bas-côté pour s'immobiliser plusieurs mètres en contrebas.
Bilan : deux morts (une Espagnole de 55 ans et un Français de 54 ans) et 42 blessés, dont 3 graves, dont les jours ne sont cependant pas en danger.
Sur les 42 personnes blessées et impliquées dans cet accident, 13 resteront, ce dimanche soir, dans les centres hospitaliers de Perpignan (1 personne), Toulouse (1 personne), Carcassonne (2 personnes) et Narbonne (9 personnes).