Le tribunal correctionnel de Rodez a condamné un septuagénaire à 8 mois de prison ferme et 8 000€ d'amende, pour avoir fourni les explosifs découverts devant "le Privilège", une discothèque d'Onet-le-Château, le 28 juin 2018. Le ou les auteurs de cet acte et le commanditaire courent toujours.
Le tribunal correctionnel de Rodez a condamné ce mercredi matin 2 juin Paul-Henri Dieupart, un homme âgé de 78 ans (originaire de Seine-Saint-Denis) à 8 mois de prison ferme et 8 000€ d'amende : il risquait jusqu'à 7 ans d'emprisonnement. Le prévenu et son avocat n'étaient pas présents à l'audience.
Le septuagénaire a été reconnu coupable d'avoir fourni des explosifs, soit 1,750kg de TNT : ils étaient reliés à deux bidons d'essence et une bouteille de gaz destinés à servir de détonateur à cet engin, découvert devant l'issue de secours de la discothèque "le Privilège" à Onet-le-Château, le 28 juin 2018.
Cette découverte avait provoqué la mobilisation d'importantes forces de l'ordre et le bouclage d'un vaste secteur routier très fréquenté autour du quartier. Finalement, l'engin explosif n'était pas connecté au dispositif de mise à feu, selon les constatations des démineurs de Montpellier appelés sur place.
L'enquête, confiée au SRPJ de Toulouse, n'avait pas permis dans un premier temps de déterminer si cette omission était un acte intentionnel : véritable tentative d'incendie ou simple acte d'intimidation étaient les deux pistes explorées par les enquêteurs.
En revanche, le ou les auteurs de cet acte, tout comme son commanditaire, courent toujours.
Cependant, on ne peut manquer de faire le rapprochement avec une autre affaire spectaculaire.
Le "bowling du Rouergue", situé à seulement quelques dizaines de mètres de la discothèque, avait subi deux attentats à deux ans d'intervalle :
- il avait d'abord été mitraillé par arme automatique dans la nuit du 17 mai 2016 ; le scooter des deux auteurs des tirs avait été retrouvé incendié à quelques kilomètres de là.
- finalement ce bowling a été détruit par un incendie volontaire, dans la nuit du 30 juillet 2018, soit tout juste un mois après l'affaire de la discothèque d'Ônet.
Le propriétaire de la discothèque a-t-il été confondu avec celui du bowling ?
Le procès et la condamnation du septuagénaire fournisseur d'explosifs ne sont peut-être que la première étape judiciaire, dans cette affaire qui avait provoqué une forte émotion au sein de la population ruthénoise.