Depuis les premières attaques de loup, en 2014, les éleveurs de l'Aveyron ont payé un lourd tribut : 90 animaux ont été tués entre janvier et août 2018. Cet été semble plus calme pour l'instant, mais les exploitants inquiets veulent plus de tireurs au sein de la "brigade loup".
Les loups ont eu raison de Jean-Paul Scoquart. Eleveur d'ovins installé à Sainte-Eulalie de Cernon dans le sud de l'Aveyron, il a fini par en perdre le sommeil.
L'an dernier il a décidé, la mort dans l'âme, de revendre la totalité de ses 350 brebis et de ses agneaux à un jeune, Romain Boutry, qui voulait s'installer.
Comme 12 des ses collègues, Romain a choisi de communiquer dans la plus grande transparence : tous les mardis il ouvre les portes de son exploitation à la population.
Objectif : combattre les idées-reçues et faire évoluer les mentalités concernant la réintroduction du loup en France.
Les brebis broutent la nuit
Par exemple : en période de chaleur estivale, pas question d'enfermer ses troupeaux la nuit dans la bergerie.De fait, les brebis préfèrent dormir le jour, à l'ombre des sous-bois, et elles sortent en terrain découvert lorsqu'il fait plus frais, pour se nourrir.
L'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) a créé une "brigade loup" en 2015, composée d'un total de 13 tireurs."On n'est pas pour éradiquer les loups, mais à partir du moment où une espèce nuit à notre travail gravement, ce qu'on demande c'est qu'on attrape les loups, morts ou vifs", explique Jean-Paul Scoquart, éleveur désormais en retraite.
Bilan hivernal de la population de loup en France : le seuil des 500 est atteint. Le réseau Loup/Lynx de l'oncfs publie ce jour les résultats de son suivi d'hiver. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site : https://t.co/FGTCvjASHD
— ONCFS (@oncfs) 7 juin 2019
Au début, les éleveurs étaient plutôt dubitatifs sur son efficacité.
Quatre ans plus tard, ils sont convaincus. Ils demandent même que les autorités augmentent le nombre des tireurs.