Dans l'Aveyron, les dégâts causés par les rats taupiers inquiètent le monde agricole

Des agriculteurs ont manifesté en fin de journée, mercredi 27 avril 2022, devant la préfecture de Rodez. Leur inquiétude ? Les dégâts causés par les rats taupiers, et la lourdeur des procédures administratives pour se faire aider.

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"Rats Le Bol", ont-ils écrit avec de la peinture blanche sur une énorme bâche noire. Des cadavres sont également déposés au sol aux portes de la préfecture de l'Aveyron. Ce mercredi 27 avril 2022, des agriculteurs sont venus manifester leur exaspération face aux dégâts causés par les rats taupiers qui entament gravement le fourrage pour les animaux d'élevage.

"Ça pullule toujours de plus en plus" 

Les campagnols terrestres, encore appelés rats taupiers, sévissent depuis quelques années dans le nord de l'Aveyron, notamment sur les massifs de l'Aubrac et du Lévézou. "Une problématique qui prend de l'ampleur dans le département, qui a tendance à s'étendre un peu partout", souligne Marie-Amélie Viargues, secrétaire générale de la FDSEA Aveyron.

Les prairies sont ravagées. L'herbe n'arrive plus à pousser au printemps ou est plus clairsemée, et cela fait moins à manger pour les vaches qui vont partir au pâturage.

Marie-Amélie Viargues, secrétaire générale de la FDSEA Aveyron

Les rats taupiers s'attaquent aux plantes par les racines. Résultat : "les prairies sont vraiment retournées comme si on les avait labourées. Il y a vraiment un très très gros impact sur l'Aubrac", raconte la représentante agricole. Et l'inquiétude s'intensifie : les agriculteurs sont confrontés à d'importantes pertes de fourrage. Et cela pèse forcément sur les trésoreries.

Des aides pour lutter certes, mais longues à enclencher

Pour lutter contre ces nuisibles, la Chambre d'Agriculture précise les différentes techniques préconisées : l'installation de pièges, l'utilisation de poisons ou encore une lutte dite naturelle avec installation de nichoirs et perchoirs pour accueillir par exemple des rapaces.

"La lutte peut être réalisée par l’agriculteur mais aussi par des prestataires extérieurs.
Des réflexions d’externalisation de la lutte sont en cours sur le département : projet d’union des CUMA sur le territoire du PNR Aubrac pour le piégeage et la lutte chimique par exemple", détaille l'organisme sur son site internet.

Pour soutenir cette lutte contre les rats taupiers, il existe des aides financières. Les agriculteurs peuvent être indemnisés jusqu'à 70% de leurs frais engagés pour la lutte, par le Fonds de Mutualisation Sanitaire et Environnemental. Mais il existe toute une liste de prérequis pour être indemnisés. Et c'est là aussi, l'un des points de revendication des agriculteurs aveyronnais. "Les piégeages coûtent de l'argent. On peut avoir des aides du FMSE, mais ce sont des dossiers qui sont lourds à mettre en place, qui demandent du temps", explique la représentante de la FDSEA. "Le retour est très loin. Et c'est ça que l'on est venu demander à la Préfète : accélérer un peu les choses".

Face à ces "lourdeurs administratives", les agriculteurs souhaitent également bénéficier d'un accompagnement par des animateurs de terrain, "qui gèrent le problème dans sa globalité".

Dégâts économiques et écologiques

Au-delà des hausses de charges à prévoir pour les agriculteurs, les conséquences peuvent se multiplier. D'abord, il y a la perte d'autonomie fourragère des élevages. Mais selon Marie-Amélie Viargues, il faut également penser aux conséquences sur des produits labelisés comme le fromage de Laguiole.

Ce sont des AOP, des AOC, des critères de qualité qui sont impactés par la perte d'autonomie fourragère. Et de possibles grosses pertes économiques.

Marie-Amélie Viargues, secrétaire générale de la FDSEA Aveyron

Et puis, il y a les dégâts sur le plan écologique. "Les prairies de l'Aubrac sont connues pour leur biodiversité, et les paysages sont connus pour être magnifiques, et là, les prairies sont toutes retournées. Il y a des plantes qui ne survivent pas à plusieurs attaques de rats taupiers. Parce qu'il faut savoir qu'ils mangent les racines." Biodiversité menacée, beauté des paysages et de l'environnement également. Pour la FDSEA de l'Aveyron, c'est toute une économie locale et touristique qui peut souffrir de la problématique posée par ces ravageurs de cultures et d'espaces naturels.

Reste une autre interrogation, et pas des moindres : quelles répercussions sanitaires de la présence du campagnol terrestre, sachant que l'Aubrac et le Lévézou sont des réservoirs d'eau pour le département ? La Chambre d'Agriculture reconnaît déjà un danger de santé publique : les campagnols sont en effet vecteurs de l’échinococcose alvéolaire et peuvent être responsables de la maladie du poumon du fermier.

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