La Justice a entendu ce jeudi les anciens salariés et les mandataires liquidateurs de la SAM. Elle se prononcera le 29 mars prochain sur la légalité de l'occupation de la fonderie aveyronnaise. Lors d'un première audience, le tribunal de Rodez avait donné 2 semaines aux protagonistes pour trouver un accord.
Le bras de fer continue. Et c'est la Justice qui va devoir y mettre un terme. Malgré la tentative de médiation, anciens salariés de la SAM et mandataires liquidateurs n'ont pas trouvé d'accord sur les suites à donner à la liquidation judicaire de la fonderie. Ils étaient ce jeudi 24 mars 2022 devant le tribunal de Rodez pour la 2ème fois. Celui-ci doit se prononcer sur la légalité de l'occupation de la fonderie.
Voilà en effet plus de 120 jours que les anciens salariés de la société aveyronnaise l'occupent pour réclamer des garanties d'accompagnement suite à sa liquidation judiciaire.
Les mandataires liquidateurs, chargés de liquider l’entreprise pour régler les dettes, estiment eux que cette occupation est dangereuse à cause du "danger imminent du maintien en service sur le site de fours contenant de l'aluminium en fusion". Et le 1er mars, ils ont demandé au tribunal de Rodez de prononcer l’expulsion, sans délai, des anciens employés.
300 personnes rassemblées devant le tribunal
"Quand on demande l'expulsion des anciens salariés sous prétexte d'un danger, mais qu'on a besoin de ces mêmes salariés pour vidanger les fours, je pense qu'on fait preuve d'un amateurisme certain" a dénoncé l'avocat des anciens salariés de la SAM, Renaud Fréchin. Et d'ajouter : "cela fait des mois que nous demandons des engagements aux mandataires pour que l'outil de travail des anciens salariés de la SAM ne soit pas dépecé, détérioré ou vendu, nous n'avons jamais eu cet engagement!"
Anciens salariés et syndicalistes ont organisé un rassemblement devant le palais de justice ce jeudi 24 mars. Environ 300 personnes ont fait le déplacement à Rodez.
Parmi eux David Gistau, délégué CGT à la SAM estime que les salariés " sont en état de légitime défense". "Comment la Justice pourrait-elle nous empêcher de préparer l'avenir, de défendre un outil de travail qui va permettre à tout un bassin d'emplois de rebondir" s'est-il interrogé à la sortie de l'audience.
De son côté les avocats des mandataires liquidateurs insistent sur la nécessité de faire évacuer le site pour des raisons de sécurité. " Il y une opération d'inertage qui doit être menée par des professionnels. Cette opération lourde prendra plusieurs semaines et elle prévoit l'évacuation de grande quantité de gaz", à souligné Jérôme Carles.
Le tribunal de Rodez rendra son délibéré le 29 mars prochain.