Le tribunal de Rodez a décidé de laisser aux acteurs de la fonderie SAM jusqu'au 24 mars pour trouver un accord. En échange de l’arrêt des fours de l'usine, les anciens salariés qui occupent le site depuis plus de 100 jours, demandent des garanties d’accompagnement après la liquidation judiciaire.
Les anciens salariés de la SAM, qui ont dépassé le 100e jour d’occupation de leur usine, ont finalement jusqu’au 24 mars pour trouver un accord avec les mandataires, chargés de liquider l’entreprise pour régler les dettes.
Depuis la liquidation le 26 novembre dernier de l’ancien sous-traitant de Renault, la SAM (société aveyronnaise de métallurgie), près de 150 ex-employés se relaient jour et nuit pour occuper l’usine. Ils réclament au constructeur automobile une "réparation du préjudice subi" et veulent empêcher une vente aux enchères des machines, craignant que cela ne décourage la reprise du site à laquelle ils tiennent.
"La justice laisse la place au dialogue"
Le 1er mars, les mandataires liquidateurs ont demandé au tribunal de Rodez de prononcer l’expulsion de ces anciens employés sans délai, notamment à cause du "danger imminent du maintien en service sur le site de fours contenant de l'aluminium en fusion". Constatant qu'une concertation entre anciens salariés et mandataires a permis d'avancer vers un accord sur ce point, le tribunal de Rodez a fixé une nouvelle audience au 24 mars.
Pour Gislaine Gistau, l’une des trois représentants du personnel de la SAM assignés en urgence au tribunal par les mandataires, "la justice a fait son travail".
Dans un dossier symbolique pour la préservation de l’emploi comme celui de la SAM, la justice a considéré que les négociations avançaient et qu’il fallait nous laisser encore un peu de temps pour les mener à bien. C’est une très bonne chose que le tribunal laisse la place au dialogue.
Ghislaine Gistau, représentante CGT de la SAM
L'arrêt des fours contre des promesses sociales
Sous l’égide de la préfète de l’Aveyron, les négociations portent sur l’arrêt des fours de l’usine de Viviez. "Nous avons déjà accepté l’arrêt des fours et un calendrier va prochainement être établi pour prévoir leur vidage complet. Mais il faut aussi qu’on avance sur les contreparties que nous demandons, en terme d’accompagnement et de replacement", précise Ghislaine Gistau.
Les représentant du personnel de la SAM demandent notamment que les anciens salariés de plus de 57 ans puissent partir en pré-retraite grâce au rachat de trimestres. La prochaine réunion de négociation aura lieu mardi 8 mars, à la préfecture de l’Aveyron.
Contactés, les mandataires de l'usine SAM n'ont pas souhaité s'exprimer sur ce sujet.