Comment inciter les propriétaires à remettre leurs locaux vacants sur le marché ? Plusieurs communes ont opté pour une taxe. C'est le cas de la ville de Millau dans l'Aveyron qui a récemment voté cette mesure. Objectif redynamiser le centre-ville tout en aidant de nouveaux commerçants à s'installer.
Des commerces fermés depuis plusieurs années souvent dégradés, voire abandonnés.
C'est ce que ne veut plus voir cette commune de 22 500 habitants. Millau dans l'Aveyron a décidé d'instaurer une taxe pour inciter les propriétaires à remettre leur bien sur le marché.
En étant taxé ça peut entraîner le déclic pour ensuite bénéficier de l'accompagnement de notre manager du commerce et de toutes les aides qu'on a mise en place depuis plusieurs années, pour que leur local redevienne, un local vivant dans le cœur de ville ou alors qu'ils puissent être transformés en habitation et sortir des locaux commerciaux qui sont vides.
Emmanuelle Gazel, maire socialiste de Millau
Depuis quatre ans, grâce à un travail de recensement, la vacance des locaux est passée de 20 à 15%. C'est ce manager du commerce qui est chargé d'identifier les propriétaires : et ce n'est pas toujours facile. "Ce commerce est vacant depuis 5-6 ans aujourd'hui, la propriétaire avait fait un don à la SPA (société protectrice des animaux) qui a été refusé, donc on se retrouve avec un local pour lequel on ne trouve pas de propriétaire ou de bailleur", pointe en exemple Pierre-Henri Cazal, Manager du commerce.
50 commerces vides
Sur les 350 commerces du centre-ville : 50 ne sont pas occupés. La plupart ne trouvent pas preneurs car trop chers : impossible à supporter financièrement pour bon nombre de commerçants artisans, estime Aurélie Taffei, animatrice de l'office du commerce de Millau : "Le but d'un porteur de projet ou d'un futur commerçant, c'est de pouvoir vivre de son activité et ce n'est pas de se dire, tous les mois je ne vais pas y arriver", explique-t-elle à notre équipe de journalistes.
C'est justement pour permettre aux porteurs de projet de s'installer que des aides ont parallèlement été mises en place. Rémi Cazottes pourra bientôt ouvrir son restaurant avec sa compagne : "On a quand même investi de notre poche une certaine partie, ensuite, on a eu une aide "Initiative Aveyron" qui font des emprunts à taux zéro assez importants et assez faciles à obtenir, il suffit de faire le dossier."
Toutes ces mesures visent à redynamiser le centre-ville de Millau.
(Avec Nathalie Rougeau)