Rodez : des agriculteurs manifestent contre l'accord UE-Mercosur

Ils étaient plusieurs dizaines, à Rodez, devant la préfecture de l'Aveyron, pour protester contre l'importation de denrées agricoles d'Amérique latine, prévue par l'accord de libre-échange avec le Mercosur.

Sur les grilles de la préfecture de l'Aveyron, à Rodez, mardi soir, ils ont accroché leurs vêtements d'agriculteurs, et des pancartes. "Notre avenir vous concerne", pouvait-on lire. Plusieurs dizaines d'agriculteurs ont manifesté contre l'accord de libre-échange signé entre l'Union Européenne et les pays d'Amérique latine, à Rodez, et dans toute la France, à l'appel de la FNSEA, de la Fédération nationale bovine et des Jeunes agriculteurs. 

Une pression sur les prix 

Selon les manifestants, l'accord UE-Mercosur pourrait ouvrir le marché européen à des importations massives : jusqu'à 99 000 tonnes de bœuf et 100 000 tonnes de volaille supplémentaires chaque année. Les agriculteurs craignent la concurrence des pays d'Amérique latine, avec des denrées moins chères, et produites selon des standards de qualité moins exigeants qu'en France
 

"Cela va créer une double pression sur les prix, redoute Dominique Fayet, administrateur de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles de l'Aveyron. Il y aura plus de produits en circulation en France, et à moindre coût. Cela va forcément tirer les prix vers le bas". 

"Les consommateurs seront aussi lésés"

Autre problème, selon Dominique Fayet, la qualité des produits. 

Le gouvernement met la pression aux agriculteurs français sur les conditions de productions : moins de pesticides, moins d'antibiotiques, moins de souffrance animale. Mais dans le même temps on va faire entrer sur notre territoire des denrées produites dans des conditions bien pires.

Devant l'Assemblée nationale, le ministre de l'agriculture, Didier Guillaume a promis que l'accord ne serait pas signé si "au niveau du boeuf, on n'a pas de certitude sur la traçabilité, pas de certitude sur le bien-être animal, et sur les antibiotiques". Mais beaucoup d'agriculteurs n'y voient que des éléments de langage.

"Tel que les textes sont construits aujourd'hui, nous n'avons ni les moyens de contrôler la traçabilités, ni les moyens d'imposer des standards de production", estime Dominique Fayet. Selon lui, les consommateurs seraient aussi lésés si cet accord entrait en vigueur.


 
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