L’intersyndicale de Bosch est reçue mardi à Bercy. Les salariés de l’usine d’Onet-le-Château sont inquiets pour leur avenir. Le "dieselgate", et les conséquences du "diesel bashing" pèsent sur l’activité. 300 à 700 emplois sur les 1600 du site sont menacés.
C'est l'un des dossiers les plus importants de la région Occitanie qui se trouve sur le bureau du ministre. "La Bosch" comme la désigne familièrement les Aveyronnais est à Rodez ce "qu'Airbus est à Toulouse", pour reprendre les propos de Jean-Louis Chauzy, le président du CESER Occitanie, le Conseil Économique social et Environnemental Régional.
1600 salariés dans cette usine fabriquent des éléments spécifiques aux moteurs diesel. Mais leur avenir s'assombrit en même temps que celui de ce carburant en France. Et désormais c'est la question du maintien de l'activité sur le site qui se pose.
Un rendez-vous très attendu
Mardi 16 Janvier, une intersyndicale est attendue au ministère de l'économie. Une réunion de travail, avec le délégué interministériel aux restructurations d'entreprises et le conseiller industriel du ministre pour, peut-être enfin, avoir des informations sur leur devenir.Les salariés veulent, entre autres, que le gouvernement assume sa part de responsabilité sur le diesel-bashing et les conséquences sur l'activité à Rodez. A savoir 300 emplois directement menacés dans un premier temps. L'intersyndicale va demander à l'Etat de faire pression sur PSA pour que le constructeur automobile se fournisse pour 30% de ses achats d'injecteurs à Rodez. Pour sauver les lignes de fabrication, et travailler sur la transition industrielle du site.
Une année décisive
Ce rendez-vous en précède un autre, prévu de longue date : le 26 janvier, les syndicats, la direction de Rodez, des représentants élus des collectivités, attendent la venue sur le site de Uwe Gackstatter, directeur de la division électromobilité essence et diesel du groupe. Ils espèrent qu'il pourra leur annoncer des investissements pour l'usine aveyronnaise : le diesel 2e génération avant le mois d’avril et l'orientation du site vers le véhicule du futur.2018 est une année importante pour "la Bosch". Si le groupe renonce à ces investissements, à terme c'est la totalité des 1 600 salariés du site aveyronnais qui serait menacée : la fabrication des injecteurs pour moteurs diesel représente 60% du chiffre d'affaires de l'usine.
Arrivé en 1962 à Rodez, l'industriel Bosch fait battre le coeur de l'économie aveyronnaise et irrigue le tissu social et économique au delà. Le site d'Onet le Château a connu de nombreuse turbulences au cours de son histoire, cette crise est la plus grave qu'il traverse.