L'affaire n'aurait jamais dû dépasser le cadre d'un différend professionnel normalement traité par la justice des prud'hommes. Seulement, elle a débouché sur une plainte pour tentative d'escroquerie et sur la radiation définitive d'une avocate sétoise du barreau de Montpellier.
L'affaire semble rocambolesque...
Un commerçant du pays de Thau a enregistré une discussion pendant laquelle une avocate sétoise tente d'obtenir une forte somme d'argent, entre 120.000 et 150.000 euros, au profit de ses clients, afin d'éviter un procès aux prud'hommes.
L'enregistrement est effectué dans l'étude de l'avocate à Sète.
Et l'entrevue continue.
Enfin l'avocate précise, si la transaction aboutie, l'accord devra rester secret... Et le mode de paiement ? Une grande partie en chèque de banque mais une autre en espèce.
Une centaine de plaintes contre l'avocate reçues au barreau de Montpellier
Une plainte pour tentative d'extorsion de fonds contre l'avocate est arrivée au barreau de Montpellier, elle renforce d'autres accusations d'escroqueries.
Selon le bâtonnier du barreau de Montpellier, André Brunnel, "il y a eu beaucoup de plaintes, contre cette personne, au moins une centaine. J'ai ouvert une enquête déontologique qui s'est avérée fondée. Le conseil de discipline a statué en 2015, puis la cour d'appel de Montpellier en 2016, et a ordonné sa radiation du barreau de Montpellier".
Une des surprises de cette affaire est de trouver encore aujourd'hui, cette même avocate, derrière son bureau à Sète malgré sa radiation. Explication, elle a obtenu son diplôme à Sabadel en Espagne et les accords européens le permettent. Elle n'a plus le droit de plaider elle-même, au barreau de Montpellier, mais son travail de conseil reste légal.
Ils m'ont mis une réputation sur le dos. Après c'est monsieur le Bâtonnier qui s'y est mis... Il voulait me casser, il m'a cassé. (...) Je peux vous assurer que c'est monté de toutes pièces. Y a pas d'extorsion de fonds" affirme l'avocate.
L'avocate, s'est pouvue en cassation contre sa radiation. Elle se défend et dénonce un complot général contre elle.
L'avocate souligne enfin que les juges ne l'accusent plus directement mais l'entendent maintenant comme témoin assisté.