Coronavirus : Air France met fin à l'exploitation de ses 9 Airbus A 380 gros porteurs, certains seront stockés à Tarbes

La crise du Covid-19 aura précipité la décision : la compagnie Air France a annoncé ce mercredi 20 mai mettre fin à l'exploitation de ses 9 Airbus A-380 gros porteurs, une fin prévue initialement pour 2022. Certains de ces appareils seront stockés par l'entreprise TARMAC-Aerosave à Tarbes.

C'était le fleuron du constructeur européen Airbus, assemblé dans ses usines de Blagnac : la crise du Covid-19 aura précipité sa chute.
La compagnie Air France a annoncé ce mercredi 20 mai mettre fin le 30 juin prochain à l'exploitation de ses 9 Airbus A 380 gros porteurs, une fin prévue initialement pour 2022.


Plus grand qu'un 747, ce quadriréacteur - qui a effectué son premier vol il y a tout juste 15 ans et est entré en service en 2007 - peut emporter de
575 à 850 passagers, grâce aux 550 m2 de sa cabine à double pont.
Ses différentes composantes étaient fabriquées dans des usines disséminées dans toute l'Europe, puis assemblées dans un hangar géant spécialement construit pour lui à proximité des pistes de l'aéroport de Toulouse-Blagnac.

Des convois exceptionnels la nuit

Il avait même fallu modifier le réseau routier - notamment dans la traversée du Gers - pour permettre aux convois exceptionnels de transporter les plus grosses pièces du fuselage depuis le port de Langon, à la pointe sud de la Gironde, jusqu'à Blagnac.

Déjà en 2019 le consortium européen avait annoncé arrêter ses livraisons du "super jumbo" en 2021.
14 compagnies aériennes dans le monde en ont acheté au total 251 exemplaires, dont 115 pour la seule "Emirates".
Plus modestement, Air France en exploitait 9 - dont 5 étaient la propriété de la compagnie ou en crédit-bail, et 4 en location d'exploitation - et la Lufthansa 5.

L'obsolescence du concept de l'A 380

L'avion géant pouvait offrir le coût du marché le moins cher pas passager, à condition de faire le plein en configuration 850 sièges... Or aucun n'a jamais dépassé de beaucoup les 500 !

Le concept sur lequel était basé l'A 380, du transport de masse avec des plus petits avions en relais à proximité des plus grandes métropoles mondiales, ne s'est pas confirmé à partir de 2007 dans le secteur du transport aérien international : depuis lors le Boeing 787 et l'Airbus A-350, des biréacteurs à long rayon d'action, ont pris sa place sur ce créneau.

Des A 380 à Tarbes

Certains des appareils "mis à la retraite" par Air France seront stockés par l'entreprise TARMAC-Aerosave à Tarbes (Hautes-Pyrénées).
Déjà, fin avril dernier, ses espaces de stockage d'avions avaient accueilli trois A 380, après avoir avoir vu atterrir 70 appareils divers rien que dans la première quinzaine du même mois.
Créée en 2007 à Azereix, la société tarbaise compte les groupes Airbus, Suez et SAFRAN parmi ses actionnaires. Elle possède aussi une antenne à l'aéroport de Teruel dans l'est de l'Espagne, au milieu du triangle Madrid-Valence-Saragosse.
Avec un 3ème site depuis 2017 à l'aérodrome de Toulouse-Francazal, TARMAC a la capacité d'accueillir 250 avions au total pour 3 activités distinctes :
  • le stockage avec entretien
  • la maintenance périodique pour relivraison
  • le démantèlement avec recyclage de 90% des pièces aéronautiques.

Les arrivées progressives d'avions jusqu'à la fin mai vont obliger la société à développer ses capacités d'accueil à Tarbes autant qu'à Teruel, déjà le plus grand site de ce type existant en Europe.
 
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