La consigne du ministère de l'Intérieur est claire : contrôler et verbaliser les contrevenants au couvre-feu et les grandes fêtes clandestines. Dans tous les départements, les forces de l'ordre sont mobilisées toute la nuit de la Saint-Sylvestre, dès 20h ce jeudi soir et jusqu'à même 9h vendredi.
Dans la plupart des départements du Languedoc et dans le Roussillon, des contrôles ont été organisés dès hier soir mercredi 30 décembre, pour tester les dispositifs et rappeler les règles du couvre-feu, applicables pour la Saint-Sylvestre, de 20 heures à 6 heures du matin.
400 gendarmes mobilisés dans le Gard
Dans un message sur les réseaux sociaux, la gendarmerie du Gard revient sur une opération de contrôles sur le péage de Nîmes Est mercredi 30 décembre de 21 heures à minuit. Bilan : 30 infractions dont 23 pour non respect du couvre-feu sans motif valable.
"Sur l’ensemble du département, les personnels des compagnies de gendarmeries du Vigan, d'Alès, de Bagnols-sur-Cèze, de Nîmes et de Vauvert ont également relevé une cinquantaine d’infractions pour non respect du couvre-feu (135 euros avec demi-tour et retour domicile)", précise la gendarmerie dans le même post.
Ce soir les contrôles seront beaucoup plus nombreux. Nous en appelons à la responsabilité de tous en ces temps difficiles liés à la crise sanitaire. FACILITEZ-NOUS LE TRAVAIL EN RESPECTANT LE COUVRE-FEU !
Dans le Gard, 400 gendarmes sont mobilisés à partir de 20 heures.
Pour le lieutenant-colonel Didier Ressayre, commandant en second du groupement de gendarmerie du Gard, le contexte si particulier cette année a demandé une modification des dispositifs habituels pour le réveillon de la Saint-Sylvestre : "Il n’y aura normalement pas de flux de circulation entre les maisons des amis, les restaurants et les boîtes de nuit comme on peut le voir les années précédentes. Donc on va organiser des patrouilles plutôt que des points de contrôles fixes dans un premier temps. On repartira sur des contrôles plus traditionnels, alcoolémie et stupéfiants à la fin du couvre-feu vers 6 h du matin."
Tapage nocturne et fêtes clandestines
Du côté des policiers, la surveillance des zones urbaines est renforcée. Pas question évidemment d'interdire la fête, même à plus de 6 personnes (jauge recommandée par les pouvoirs publics en raison de la situation sanitaire).
Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur a adressé une note à tous les préfets dès lundi 28 décembre pour rappeler la nécessité de donner la "priorité à la lutte contre les rassemblements non autorisés et les phénomènes de violences urbaines".
Dans le viseur, les fêtes clandestines, payantes, avec un très grand nombre d'invités.
Pour Jean-Pierre Sola, directeur de la Sécurité Publique (DDSP) dans le Gard, "à plus de six, il y aura fatalement du bruit, on pourra alors appliquer la législation sur le tapage nocturne (68 euros d'amende) et si cela se déporte sur la voie publique, on appliquera alors l’amende de 135 euros pour violation du couvre-feu." En cas de récidive de non respect du couvre-feu, l'amende peut aller jusqu'à 3 750 euros et 6 mois d'emprisonnement.
Dans le cadre de fête clandestine, les forces de l'ordre ont pour mission d'identifier les organisateurs, passibles de sanctions plus lourdes pour mise en danger de la vie d'autrui.
Pédagogie et sanctions dans l'Hérault
Dans l'Hérault, le préfet Jacques Witkowski annonce la mobilisation d'un millier de fonctionnaires, policiers, gendarmes et pompiers, pour cette nuit de la Saint-Sylvestre.
"Des dispositifs de contrôles seront installés à la fois sur les routes nationales, départementales et en zone urbaine, à partir de 20 heures", précise le préfet de l'Hérault, qui demande aux Héraultais de "se montrer citoyens".
Toute soirée qui ne rentrerait pas dans les clous sera réprimée ce soir.
Les gendarmes comme les policiers vont dans un premier temps contrôler les voitures et les piétons qui circuleraient après 20 heures.
"Nous ne souhaitons pas sanctionner pour sanctionner, il y aura de la pédagogie, explique le général Jean-Valéry Letterman, patron des gendarmes de l'ex-Languedoc-Roussillon, "mais nous intervenons pour éviter la propagation de la Covid-19 alors il y aura des sanctions pour ceux qui ne respectent pas la réglementation. Tous les ans à la St Sylvestre, nous avons un dispositif important parce qu'il y a de l'alcool, des débordements. Ce soir c'est le même dispositif mais en plus, on va chercher les infractions au couvre-feu pour ceux qui ne comprennent pas".
On ne va pas chercher un profil particulier, on n’est pas là pour faire de la répression pour la répression, on est là pour freiner cette maladie parce que chaque mort est le résultat d'une chaîne de contamination.
Cent policiers et gendarmes en Lozère
Si la préfecture de l'Aude annonce un dispositif de contrôles proche de celui des soirées du 31 décembre habituelles, la Lozère précise que "toutes les communautés de brigades, les pelotons de surveillance et d'intervention de la gendarmerie, le peloton et les brigades motorisées, les forces de police engageront des patrouilles, soit près d'une centaine de gendarmes et policiers sur le terrain."
Dans l'ensemble des départements, à la fin du couvre-feu, les contrôles se poursuivront, sur les thèmes plus habituels du Nouvel An : alcool, stupéfiants et sécurité routière. Donc gare aussi aux retours de Réveillon sur les routes...