Crash d'EgypteAir en 2016 : l'Airbus A320 présentait de nombreux problèmes techniques

La compagnie EgyptAir a ignoré des dizaines d'alertes qui indiquaient de graves problèmes techniques à bord de l'Airbus A320, qui s'est abîmé en mer Méditerranée en reliant Paris au Caire, en mai 2016. Des faits révélés par un rapport d'expertise commandé par les juges d'instructions en France.

Dans la nuit du 18 au 19 mai 2016, l’Airbus A320 d’EgyptAir, qui devait relier Paris-Charles-de-Gaulle au Caire, s’est abîmé en Méditerranée, tuant 66 personnes, dont quinze Français. On en sait désormais plus sur les raisons du crash, grâce à un rapport d'expertise commandé par les juges d'instruction saisis de l'enquête en France.

Selon ce rapport, dont les conclusions ont été révélées, ce mardi 2 avril, par nos confrères du Parisien, l'avion n’aurait jamais dû voler ce jour-là. Sujet à de nombreux problèmes techniques depuis des jours, il aurait effectué plusieurs dizaines de vols dans cet état, sans que les équipes d'EgyptAir ne signalent les anomalies.

Dans ce document, l’inspecteur et le technicien aéronautique écrivent que "cet appareil aurait dû faire l’objet de vérifications lors des quatre précédents vols (...) après l’enchaînement des défauts récurrents mais non signalés par les équipages successifs."

Absence de réaction des équipes d'EgyptAir

Des défauts de l'appareil signalés par de nombreuses alertes visuelles et sonores dont certaines sont particulièrement inquiétantes. La plus grave signale de manière récurrente un problème électrique pouvant conduire à un incendie. Selon le rapport, elle a été constatée sans être signalée par les équipes d'EgyptAir à bord.

Une autre alerte signale un problème sur une valve d’un moteur. Un troisième défaut indique des fumées dans les toilettes. Une alarme qui "ne peut être passée sous silence", affirment les experts.

Les données récupérées de l'avion, et analysées par ces experts, permettent de dire que l'alerte concernant le problème électrique s'est déclenchée sur 29 vols de l’Airbus égyptien du 1er au 18 mai 2016, tandis que celle de la valve du moteur s'est déclenchée sur 51 vols sur cette période. 

Sur la seule journée du 18 mai, la veille du crash, les experts ont découvert près d’une vingtaine d’alertes plus ou moins graves, sans que les pilotes ne les signalent et que la compagnie n’intervienne. 

Et cette négligence n'a pas été sans conséquences. Les experts estiment que "l’application non conforme des procédures et consignes ne permet pas à la compagnie EgyptAir d’apprécier correctement l’état technique de l’aéronef au moment du départ de CDG".

Le Caire a mis fin à l'enquête de sécurité

Alors que le bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) a conclu qu'un incendie violent dans le cockpit, dont l’origine reste à déterminer, aurait causé le crash, les autorités égyptiennes ont conclu de leur côté à un acte terroriste que personne n'a jamais revendiqué. 

Les autorités du Caire ont donc mis fin à l’enquête de sécurité
. Le BEA demande sa réouverture, les conclusions du rapport appuyant encore davantage son hypothèse. 
 
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