Le député du Gard Christophe Cavard a annoncé ce vendredi au Monde qu'il quittait Europe-Ecologie-Les Verts, un parti "en déliquescence" qui "va dans le mur" en raison de "l'esprit sectaire" qui le gagne selon lui.
Dans un entretien au Monde daté de samedi, Christophe Cavard se dit "très déçu et en colère" car "l'esprit de 2009 (au moment de la fondation d'EELV) a disparu".
Des personnes comme (Cécile) Duflot et (Jean-Vincent) Placé ont eu peur et ont reproduit les mêmes mécaniques que chez les Verts", accuse celui qui rend sa carte au parti mais souhaite demeurer à l'Assemblée membre du groupe écologiste, comme l'ex-EELV Noël Mamère.
Jean-Vincent Placé, président du groupe écologiste au Sénat, a été "de ceux qui ont tué Europe Ecologie" car il ne faut pas "toujours travailler béatement avec la sphère du pouvoir", dit cet ancien communiste.
Quant à la députée Cécile Duflot, dont il était proche, "elle excite beaucoup l'esprit sectaire qui a gagné le parti". Au groupe à l'Assemblée, "ses partisans et elle sont dans la posture", en "une sorte de contre-pouvoir permanent", dit-il.
La secrétaire nationale d'EELV Emmanuelle Cosse "fait tout son possible pour tenir l'équilibre général du parti", affirme M. Cavard.
J'avais encore un petit espoir de voir la situation changer avec les régionales" mais "aujourd'hui, le seul enjeu des écologistes est de répondre à tel mini courant ou à telle invective", estime M. Cavard. Il renonce à se présenter à ces élections en Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon sur la liste de Gérard Onesta qui passe selon lui trop de temps à la "tambouille interne".
"Le seul sujet qui obsède les cadres, c'est de faire perdre le PS pour mieux se faire respecter", ce qui fait "gagner la droite et l'extrême droite", analyse-t il.
Il appelle "à un rassemblement de tous ceux qui souhaitent dépasser le cadre purement mécanique des partis politiques". Ce parlementaire membre de la commission des Affaires sociales préfère ainsi les "coalitions de projets qui permettent de dépasser les frontières classiques et de retravailler avec des communistes, des socialistes, des écologistes et des citoyens".