Deux députés d'Occitanie dans le nouveau groupe "Ecologie Démocratie Solidarité" créé à l'Assemblée Nationale

Annie Chapelier députée du Gard, démissionnaire de LREM en janvier et Sébastien Nadot, député de Haute-Garonne, exclu de LREM en 2018, font désormais partie du nouveau groupe "Ecologie Démocratie Solidarité" créé ce mardi à l'Assemblée Nationale.  
 

Des "marcheurs", des ex-"marcheurs" et une ex-ministre PS... 17 députés ont officialisé ce mardi la formation d'un nouveau groupe à l'Assemblée nationale. Parmi eux, deux députés d'Occitanie. Annie Chapelier et Sébastien Nadot nous expliquent pourquoi ils ont choisi de rallier "Ecologie Démocratie Solidarité" et pourquoi ils ne sont désormais "ni dans la majorité, ni dans l'opposition". 
 

L'écologie revendiquée

Le nouveau groupe créé ce mardi "repose sur trois piliers : l'écologie, la démocratie et la solidarité" explique Sébastien Nadot et le volet écologique a beaucoup pesé dans le choix de chacun de rallier ce groupe. 

"Après cette crise, il faut éviter de voir tout redevenir comme avant, d’autant que ce genre de crises risque de se répéter" dit Annie Chapelier. La députée du Gard parle de souveraineté et de sécurité alimentaire et évoque le soutien aux investissements des collectivités en matière d’environnement.

Sébastien Nadot pense aussi que la question de l'écologie, "problème lancinant"doit être davantage "intégrée dans toutes les problématiques politiques françaises et européennes". Il revendique d'appartenir désormais "au plus grand groupe écologiste qu'on a eu dans l'histoire de la République". "C'est la première fois qu'on va avoir en France un goupe écologiste avec autant de députés ecologistes "insiste-t-il et "on va bien mettre une priorité sur toutes les question de l'impact environnemental et de l'activité humaine, la désagrégation de la biodiversité, les problématiques de climat qui vont se faire de plus en plus fortes". 

Autre moteur de ce nouveau groupe, la question des solidarités qui "doivent être repensées complètement après la crise du coronavirus" estime Sébastien Nadot. Annie Chapelier se dit également en désaccord avec le gouvernement sur les questions de solidarités qui doivent être renforcées, selon elle. Elle évoque le salaire universel et parle de renforcement de la démocratie.
 

Un constat amer sur LREM

"Je suis le premier à être sorti de LREM en votant contre le budget en 2018, j'ai fait le constat d'échec" dit Sébastien Nadot. "Je fais partie de l'échec, ça ne me dédouanne pas sur cette question-là mais ce n'est pas parce qu'on a été en échec dans un groupe qu'il faut dire on attend la prochaine mandature."

Depuis 2017, on avait l'espoir d'un nouveau quelque chose, on a parlé de nouveau monde. On a vu un petit peu le fracas du nouveau monde mais on a toujours ce problème d'organisation de nos institutions, ce problème de représentation avec une évidence qui s'impose : un jeu entre une opposition qui est assez stérile et une majorité qui représente le gouvernement. Bien sûr, quand on est dans la majorité, on relaie un certains nombres d'idées du gouvernement mais là, on a atteint un réel niveau d'écrasement du parlement où les bonnes idées qu'on pourraient faire remonter ne sont pas là et où les citoyens, véritablement, ne se retrouvent pas dans ce parlement à l'heure actuelle. Sébastien Nadot.


Annie Chapelier est encore plus sévère sur la République en Marche, qu'elle a quittée en début d'année :

Les députés (LREM) sont les derniers vestiges d’un parti qui n’existe plus. Je l’ai quitté car je ne m’y reconnaissais plus.

 

Quel positionnement dans l"hémicycle ?

Le groupe va être "une force de proposition dans le jeu parlementaire" explique Sébastien Nadot. "La crise du coronavirus nous donne un certain nombre d'indications sur les dysfonctionnements qu'il y a dans notre pays et sur lesquels il faut travailler donc on sera une force de proposition et d'alerte" :
Pour Annie Chapelier, l'ouverture prédomine. Des accords seront possibles avec d'autres groupes, dit-elle, qu'ils soient de droite ou de gauche.

Si les dernières élections présidentielles ont prouvé quelque chose, c’est que les clivages droite-gauche avaient bien disparu. Annie Chapelier

"On votera texte par texte" assure de son côté Sébastien Nadot. "On votera pour certains articles, on votera contre d'autres articles. On a une base politique commune. On va essayer de travailler cette base politique commune pour apporter des propositions et on sera aussi dans le débat pour obliger la République en Marche à venir vers des propositions qu'on fait. Pourquoi ? parce ce que LREM certes, perd sa majorité mais LREM, avec notre groupe, peut retrouver la majorité". 

Le député de Haute-Garonne indique que ce nouveau groupe "va beaucoup travailler avec les corps intermédiaires, avec les syndicats car c'est une grosse erreur depuis le début de cette mandature d'avoir cru qu'on pouvait avoir un rapport direct aux gens, l'épisode des Gilets jaunes a bien montré que ce n'était pas le cas". 
Par son organisation même, dit-il, "il va être un relais, une caisse d'amplification des demandes de la société sur un certain nombre de sujets".
De son côté, Annie Chapelier espère qu'ils seront bientôt plus de deux députés en Occitanie à rallier ce groupe. Elle veut croire que d'autres les suivront. 




 "Ecologie Démocratie Solidarité" compte 17 membres :
  • Delphine Bagarry, Députée des Alpes-de-Haute-Provence.
  • Delphine Batho, Députée des Deux-Sèvres.
  • Emilie Cariou, Députée de la Meuse.
  • Annie Chapelier, Députée du Gard.
  • Guillaume Chiche, Député des Deux-Sèvres.
  • Yolaine de Courson, Députée de la Côte d’Or.
  • Jennifer de Temmerman, Députée du Nord.
  • Paula Forteza, Députée des Français d’Amérique Latine et des Caraïbes.
  • Albane Gaillot, Députée du Val de Marne.
  • Hubert Julien-Laferrière, Député du Rhône.
  • Sébastien Nadot, Député de Haute-Garonne.
  • Matthieu Orphelin, Député de Maine-et-Loire.
  • Aurélien Taché, Député du Val-d’Oise.
  • Sabine Thillaye, Députée de l’Indre-et-Loire.
  • Frédérique Tuffnell, Députée de Charente-Maritime.
  • Cédric Villani, Député de l’Essonne.
  • Martine Wonner, Députée du Bas-Rhin.
Il a désigné 2 co-présidents : Paula Forteza et Matthieu Orphelin et 2 vice-présidents : Delphine Batho et Cédric Villani. 
"Les discussions ont commencé depuis l'été dernier" a expliqué Paula Forteza ce mardi, lors de la présentation du groupe. "Oui, il y a eu des appels, des pressions dans les derniers jours mais nous sommes là aujourd'hui."
La présentation officielle a eu lieu ce mardi en visioconférence. En plus de son organigramme et de sa profession de foi, "Ecologie Démocratie Solidarité" a aussi détaillé la liste de ses 15 premières priorités, d'un soutien massif aux collectivités locales dans la transition écologique à la lutte contre la précarité et le chômage. 
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