Les éleveurs audois et Catalans montent au créneau face à une nouvelle réforme agricole. Elle concerne la carte des surfaces pastorales avec à la clé, des baisses des aides gouvernementales et européennes. Reportage dans un élevage à Laroque-de-Fa dans l'Aude et lors d'une manifestation à Perpignan.
Encore une réforme agricole qui inquiète les paysans.
Il s'agit cette fois de la question des primes liées aux surfaces pastorales, autrement dit, la prise en compte des zones de pâtures par l'Europe. La réforme doit revoir la carte de ces surfaces et les critères d'attribution.
Aujourd'hui, les bergers qui nourrissent leurs bêtes dans la garrigue et les sous-bois peuvent déclarer ces terrains à l'Europe pour recevoir des primes. Mais la France souhaite modifier les critères qui rendent éligibles les surfaces pastorales.
L'Aude, département très touché par le projet de réforme
Des genêts, des ronces ou des églantiers, un menu de choix pour les boucs de Mathieu, éleveur à Laroque-de-Fa, dans les Corbières audoises.
Chaque année, Mathieu déclare ces surfaces comme des espaces de pâturage auprès de Bruxelles. Et jusqu'ici, la politique agricole commune permettait de percevoir des primes pour ces terrains pauvres. Mais la France s'est engagée à réformer les critères des zones pastorales, en excluant notamment les parcelles peu herbeuses. Au lieu de 110 hectares actuellement, Mathieu risque de n'en déclarer que 81 l'année prochaine. Avec une grosse perte à la clé.
Dans l'Aude, ce sont plus de 30.000 hectares qui pourraient être déclassés d'après la Confédération Paysanne. Et plusieurs centaines d'éleveurs de brebis et de chèvres seraient directement menacés. Le syndicat agricole a donc mobilisé ses troupes ce mercredi devant les services de l'Etat à Carcassonne pour faire entendre la voix des bergers.
Le gouvernement a jusqu'au 31 mars pour faire ses propositions à l'Europe sur les nouvelles surfaces pastorales. Les éleveurs espèrent faire entendre leur voix d'ici là.
Manifestation à Perpignan
Une cinquantaine d'éleveurs et quelques moutons se sont rassemblés mercredi après-midi devant la direction des Territoires et de la Mer des Pyrénées-Orientales.
En cause, une décision du gouvernement qui conduirait à une baisse sensible des subventions européennes de la PAC. Ces aides sont en effet versées en fonction de la quantité d'herbe sur les zones de pature...