Le tournoi 2015 de la Saint-Louis de Sète a été remporté par le palavasien David Aprile, contre Aurélien Evangelisti. Une finale explosive, pour le plus grand plaisir des spectateurs. Retour sur cette journée festive et plongée en images au milieu des jouteurs.
Une double chute, suivie des hurlements du public. Le tournoi de la Saint-Louis 2015 s’est conclu dans une ambiance survoltée. David Aprile a fait tomber Aurélien Evangelisti, avant de finir à l’eau lui aussi. Quelques secondes d’écart qui ont assuré la victoire à Palavas-les-Flots, aux dépens de Sète.
Aussitôt, les supporters de la station balnéaire, massés auprès du pont de la Civette sur des bateaux, ont explosé de joie, chants et fumigènes à l’appui. L’ambiance est remontée au plus haut tout au long des revanches, avant d’éclater pour les phases finales.
Les sardines et la macaronade
Car regarder le tournoi de la Saint-Louis requiert de la patience. Défilé et traversée de Sète à la nage dès le matin, tandis que les tribunes gratuites sont prises d’assaut. Les Ventres Bleus de Frontignan ont leur espace réservé et chantent déjà à pleins poumons : "Ah qu’est-ce qu’on est serré au fond de cette boîte, chantent les sardines…"
Les sardines, et les fêtards devant les halles. Le DJ qui officie aime lui aussi Patrick Sébastien, peu importe l’heure de la journée. Quelques mètres plus loin, les tablées ne désemplissent pas devant l’hôtel de ville. D’un côté le repas chic, tenue blanche et carton d’invitation exigés, de l’autre les tréteaux et les bancs. Dans toutes les assiettes par contre, un même plat : la macaronade. Les pâtes se dégustent à la sétoise, avec bœuf et sauce tomate.
La fanfare Los Marineros del fuego envahit peu à peu la place et s’échauffe avant le deuxième défilé des lourds. Quelques notes de Brassens, hommage à Sète obligatoire, avant le retour de la sardine et de ses aromates.
Les jouteurs rejoignent le Canal Royal, solennels dans leurs habits blancs. Le départ du tournoi est enfin donné avec la valse des barques. Les musiciens à bord prennent le relais des fanfares, pour entraîner les rameurs.
Le calme avant la revanche
Les premiers affrontements démarrent, mais le public est vite déconcentré : il faut aller chercher les sandwichs, se ravitailler en bière, sans perdre sa place dans les tribunes ou sur les bateaux. Le speaker égraine les noms des maires présents, pas toujours sûr de ce qui est inscrit sur ses fiches. Seuls les véritables passionnés notent avec sérieux les jouteurs éliminés. 96 jouteurs s’affrontent avant la phase dite de "la revanche".
C’est peut-être ce nom qui revigore le public, ou alors c’est que l’heure de la sieste est passée, mais les tribunes s’échauffent à nouveau pour les jouteurs en lice. Une bonne occasion pour entonner à nouveau le tube de Patrick Sébastien.
La beauté de la finale, entre David Aprile et Aurélien Evangelisti, coupe le sifflet des supporters serrés au fond de leurs boîtes. Tous retiennent leur souffle, le temps de la chute successive des deux champions, avant de "sauter ensemble en chantant à tue-tête…"
Pour ma première Saint-Louis, j'ai sauté dans une barque, crié pour les jouteurs et presque voulu être une sardine.