Traditionnelles ou triploïdes? Sur l'étang de Thau, la polémique enfle sur la traçabilité des huîtres. En effet la triploïde prend le pas sur la traditionnelle. Mais cette huître fabriquée en laboratoire n'est pas identifiable sur les étals, au grand dam des ostréiculteurs traditionnels.
A première vue et au goût, aucune différence entre une huître traditionnelle 100%naturelle et une huître triploïde …Pourtant, un chromosome les sépare : la traditionnelle en compte deux et la triploïde trois. Mais à la vente sur le marché, elles se mélangent dans les bacs. Et les producteurs traditionnels aimeraient un meilleur étiquetage.
L'huître triploïde : une création en laboratoire
L'huître triploïde existe depuis 2001. En effet, pour manger des huîtres, même en période de reproduction, des chercheurs ont créé en laboratoire une huître artificielle : Un super-mâle à 4 chromosomes vendu ensuite en écloserie. De son croisement avec une femelle ordinaire, naîtra la triploïde.
Un chromosome supplémentaire pour l'huître triploïde conçue à partir d'un "supermâle" de laboratoire.
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Une différence invisible
Pas d'introduction de nouveau gène pour l'huître triploïde : il s'agit d'un « organisme vivant modifié » et donc aucune obligation de traçabilité pour le moment. Les triploïdes représenteraient au moins 1/3 de la production. Et les ostréiculteurs exclusivement traditionnels réclament aujourd'hui un étiquetage des bourriches pour rassurer leurs clients. Une idée qui divise la filière.
Le reportage en Languedoc Roussillon de Claire Pain et Stéphane Taponier, avec l'aide sur Arcachon de nos confrères de France 3 Aquitaine.
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Claire Pain et Stéphane Taponier ont enquêté auprès des ostréiculteurs de l'étang de Thau.
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