Municipales 2020 : les trois choses à retenir du débat à Alès

Replay. Christophe Rivenq, Paul Planque, Francis Bassier et Michel Tolédo sont venus débattre sur le plateau de France 3 Occitanie. Voici ce qu’il faut retenir de ce débat.

Revoir le débat pour le 1er tour de l'élection municipale à Alès, présenté par Isabelle Bris et Tony Selliez, rédacteur en chef de France Bleu Gard Lozère.

Les invités:

Christophe Rivenq, liste "Alès" (Les Républicains)
Paul Planque, liste "Printemps alésien" (PC–PS/EELV/FI)
Francis Bassier, liste "Les alésiens d'abord" (Rassemblement National)
Michel Toledo, liste « Vivre Alès »  (LREM-MODEM/AGIR) 

Replay. Le débat d'Alès à revoir ici en cliquant dans le player
Le débat politique était suivi d'un débat "Enjeux citoyens" confrontant citoyens, responsables associatifs et spécialistes sur le défi de la réhabilitation des centres anciens présenté par Anne-Sophie Mandrou.

Ce qu'il faut retenir de ce débat politique

Christophe Rivenq l’explique à qui veut le croire : « l’ère Roustand n’est pas terminée. Elle va se poursuivre encore pour de longues années. Il restera élu toute la durée du mandat si la santé le suit et il est en grande forme actuellement. Il n’est pas venu parce qu’il est occupé aujourd’hui. Cela fait 28 ans que je suis collaborateur de Max Roustand. Je peux donc m’exprimer sur le bilan et sur l’avenir ».


Economie
Le taux de pauvreté dans la capitale des Cévennes est inquiétant, approchant les 29% de la population. Même si la tendance est à la baisse depuis 2015, Alès affiche encore un taux de chômage 14,8% . La deuxième commune la plus importante du Gard est largement au dessus de la moyenne nationale située à 8,5 % de la population active.

Des chiffres qui ont le don d’énerver Christophe Rivenq :  « Alès, une ville pauvre, Alès une ville de chômage, y’en a marre. C’est une réalité pour l’INSEE. Aujourd’hui, Alès est une ville qui s’est « désappauvrit » ces 25 dernières années. Quand on a pris à la suite du parti communiste la ville d’Alès, nous étions la 2ème ville la plus pauvre de France. Aujourd’hui, nous sommes la 10ème. Nîmes est aussi pauvre qu’Alès, comme Avignon. Alès n’est pas riche mais elle n’est pas pauvre ».

Pour Paul Planque (PC–PS/EELV/FI), « les chiffres parlent et avec dureté de ce qu’a fait la municipalité jusqu’à présent. Alès était la capitale industrielle du Languedoc-Roussillon il y a 30 ans de cela. Aujourd’hui, l’équipe en place a réussi à faire d’Alès la capitale du chômage et de la pauvreté. La reconversion nécessaire après l’ère du charbon a été complètement ratée. Aujourd’hui, Alès a d’autres richesses que sont le soleil, l’eau et le vent. Comment valoriser ces richesses naturelles pour faire d’Alès la capitale de l’excellence environnementale »?

 « Il faut développer les bases de la « silver économie », une économie basée sur les jeunes retraités qui représentent 50% des dépenses de consommation et d’investissement. Ils vont venir avec du pouvoir d’achat", explique Michel Tolédo (LREM-MODEM/AGIR). « Il faut aussi conserver notre jeunesse et travailler sur une ‘i université » afin de permettre aux gens qui n’ont pas les moyens d’envoyer leurs enfants dans d’autres villes de les faire à partir d’Alès ».

« Il faut rester pragmatique », préfère analyser Francis Bassier (Rassemblement national). « Dans l’affaire du chômage, la responsabilité du maire n’est que partielle. La plus grande responsabilité vient des gouvernements successifs. Ce sont les entreprises qui créent des emplois. Il faut les accompagner et ne pas avoir de fiscalité dissuasive ».
 


Sécurité

Pour le candidat du Front national, Francis Bassier, il faut armer la police municipale. « Il n’y a pas de liberté, de démocratie sans sécurité. Je veux armer la police municipale. Il y a un désengagement de l’Etat en matière de police. Aujourd’hui, seule la police nationale est armée. Les policiers municipaux sont incapables de se défendre et ils servent de boucliers humains ».

Christophe Rivenq explique la position du maire sortant : « Max Roustand n’est pas contre armer la police municipale mais dans les mêmes conditions que la police nationale et la gendarmerie ce qui n’est pas le cas. Aujourd’hui, c’est uniquement en cas de légitime défense. Max Roustand demande à l’Etat de donner ces prérogatives ».

Pour Michel Tolédo « Déjà Alès, ce n’est pas le Chicago des années 30. Mais il faut que la police municipale puisse travailler en toute sécurité. Et il faut que les Alésiens se sentent sécuriser par leur police municipale. Nous sommes favorables à l’utilisation d’armes létales uniquement dans le cas d’opérations dangereuses et concertées avec les autres forces de l’ordre. On ne va pas laisser les gens se promener en centre ville et pouvoir devenir la cible de caillassage. On doit les protéger aussi. »

Paul Planque « préférerait que l’on parle de prévention et ce serait d’abord d’avoir une autre cohésion sociale. La solution est en amont. Il faut plus de policiers nationaux sur le territoire d’Alès. Il y a un désengagement de l’Etat et il faut recentrer la police municipale dans un rôle de police de proximité qui permet de voir que le policier n’est plus vécu comme un adversaire mais comme quelqu’un qui vit au milieu de la population ».

« Elle le fait déjà, » affirme Christophe Rivenq. « Mais il y a des endroits où l’on ne sort pas à Alès », rétorque Michel Tolédo.
 

Environnement

Pour Christophe Rivenq : « Alès est la première ville de Languedoc-Roussillon à avoir 4 fleurs, la première agglomération de France à avoir les rubans du développement durable. Nous avons un temps d’avance. Nous proposons la construction d’un nouveau pont sur le gardon pour décongestionner le sud de la ville".

Paul Planque : « Pour moi, le passé minier est une richesse pour Alès. Cette ville devrait être en transition écologique. Il n’y a pas de mesures écologiques et environnementales. Il faudrait être exemplaire et l’ensemble des bâtiments municipaux pourraient être en énergie positive ».

« On va encore dépenser des sous bêtement en construisant un nouveau pont », soupire Michel Tolédo. « Il y a un pont qui sert pour la rocade. Il faut l’élargir. On a une rocade qui est à quatre voies qui arrive sur un pont à deux voies et qui repart sur une quatre voies. A un moment, il faut peut-être un peu réfléchir avant de dépenser l’argent du contribuable. Nous avons un projet majeur de ré-urbanisation du centre ville ». Et se tournant vers Christophe Rivenq : « Vous avez prévu beaucoup de choses. On se demande ce que vous avez fait pendant 25 ans ».

Francis Bassier est « absolument contre une écologie punitive mais pour une écologie positive. Il faut faire des économies d’énergie. Il faut isoler tout ce qui ne l’est pas. On climatise. On végétalise les toitures et les façades ».

  

Taux de chômage élevé


Avec un taux de chômage de 14,8%, Alès, la deuxième commune la plus importante du Gard, est largement au dessus de la moyenne nationale située à 8,5 % de la population active au troisième trimestre. Néanmoins, la situation sur le front de l'emploi s'est améliorée ces dernières années car le taux de chômage était encore de 17,3 % au printemps 2015.

Le taux de pauvreté dans la capitale des Cévennes reste inquiétant, approchant les 29% de la population. C'est quand même moins que celui de Béziers, qui est à 34. 
 

Les candidats


Max Roustan, 76 ans, ancien président des LR du Gard, maire d'Alès depuis 25 ans, brigue un cinquième mandat. Cet homme de droite a conquis la capitale de Cevennes en 1995 à la faveur lors d'une triangulaire. Depuis, dans cette ville qui a le coeur à gauche, il a été réélu à chaque fois au premier tour, en 2001, 2008 et 2014.
 
Pour la prochaine mandature, Max Roustan annonce notamment un "conseil de la formation professionnelle, un nouveau pont sur le Gardon, des requalifications grâce à l'Anru2 comme celles des Halles, la construction de eux piscines et d'une nouvelle salle de spectacle.
Le 30 août 2019, Christophe Rivenq, 53 ans, a quitté ses fonctions de directeur général des services à Alès, pour pouvoir figurer sur la liste de Max Roustan, aux élections municipales de 2020. Le maire a déjà assuré qu'il lui succèdera durant la mandature. 
 

Ce genre de méthode fait bondir leurs adversaires, à commencer par le communiste Paul Planque. Il souhaite associer beaucoup plus largement les habitants à la façon de dessiner la ville. "Ce sera la marque de notre gouvernance," précise-t-il. Depuis plusieurs mois déjà, l’entente entre communistes, socialistes, écologistes, insoumis et citoyens non encartés est de mise, permettant l’élaboration d’un projet vise à concurrencer un Max Roustan jusqu’à présent intouchable.
 

Le quartier des Prés-Saint-Jean où plusieurs immeubles ont été démolis pour cause de rénovation. Eric Bouchité, tête de liste de La République en Marche, voudrait faire de ce quartier populaire un exemple du bien vivre ensemble, suivant le concept slow city. "L'objectif sera d'en faire un modèle de qualité de vie." 

Eric Bouchité, administrateur à la direction générale des finances publiques à Nimes est la tête de la liste “Vivre Alès”. Il s’est déclaré en octobre, à la suite de à son investiture par LREM, qui l’a préféré à Marc Peyroche. Novice en politique, il est également soutenu officiellement par le MODEM et AGIR.
Il veut rapprocher élus et habitants et considère la lutte contre la pauvreté comme étant le combat principal pour Alès. "Je vais mettre en place un dispositif de recensement des activités dont la population a besoin et, avec une plateforme, mettre en relation les chômeurs, leur permettant une activité de services".

Francis Bassier (RN) , chirurgien stomatologue à la retraite depuis un an. Il s'était déjà présenté en 1989 sous les couleurs du FN. Il place l'écologie et la sécurité au coeur de son programme. Il veut armer la police municipale, créer une brigade cynophile, lutter contre les incivilités au volant et contre le trafic de drogue.
Aucun candidat d’extrême droite ne s’est jamais qualifié pour le deuxième tour de Municipales à Alès.
 

32 débats organisés par France 3 en Occitanie

Où verrez-vous 32 débats avant le premier tour des élections municipales (le 15 mars) et entre les deux tours, le tout en prime time ? C'est uniquement sur France 3 Occitanie et nulle par ailleurs. Une mobilisation inédite en région pour ces élections locales. Au total, près de 300 débats sur toute la France.
 
7 listes à Alès
Max Roustan, liste «Alès » (Les Républicains)
Paul Planque, liste "Printemps alésien" (PC–PS/EELV/FI)
Francis Bassier, liste "Les alésiens d'abord" (Rassemblement National)
Eric Bouchité, liste « Vivre Alès »  (LREM) 
Fabien Gabillon, liste "Alès est à vous" médecin généraliste, conseiller municipal d'opposition depuis 2008 et ancien membre du Parti socialiste (DVG)
Marc Peyroche, liste "Alès en commun" : ancien cadre de la Ville, ancien collaborateur du maire et passé un cours laps temps par la République en marche (Divers)
Jérôme Garcia, liste "Faire entrendre le camp des travailleurs"  aide-soignant, (Lutte Ouvrière) 
 
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