Au lendemain de la mort d'une femme de 93 ans, attaquée par un chien à Canaules-et-Argentières dans le Gard, quatre personnes dont la gérante d'un chenil et ses enfants ont été mises en examen. Une enquête pour homicide involontaire a été ouverte.
Au lendemain de la mort d'une femme de 93 ans, attaquée par un chien dans un cimetière à Canaules- et-Argentières, près d'Alès dans le Gard, quatre personnes dont la gérante d'un chenil, ses deux fils et une stagiaire de 18 ans ont été présentés devant un juge d'Alès. Elles ont été mises en examen. La gérante du chenil a été placée en détention provisoire. Les trois autres sont libres.
Une information judiciaire pour "homicide involontaire par agression d'un chien et modification d'une scène de délit en vue de porter atteinte à la manifestation de la vérité", a été ouverte a indiqué Abdelkrim Grini, procureur d'Alès à France 3 Occitanie.
Mordue à la carotide
La nonagénaire s'était rendue mardi en fin d'après-midi sur la tombe d'un proche, dans le cimetière situé à la sortie de son village, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Nîmes, lorsqu'elle a été mortellement blessée au niveau de la carotide par un chien.
Trois molosses
C'est une jeune fille de 18 ans, apprentie dans un élevage canin voisin, qui avait donné l'alerte, affirmant d'abord aux gendarmes que la vieille dame avait été attaquée par un chien errant. C'est elle qui aurait promené trois chiens - un molosse de type dogue argentin, un berger australien et un Staffordshire bull terrier (staffie) - dans l'enceinte du cimetière, dont l'un lui aurait échappé alors que la vieille dame était présente.
Pression
Lors de son audition, l'apprentie a expliqué avoir été mise "sous pression" pour déclarer qu'il s'agissait d'un chien errant et "avoué qu'il s'agissait d'un stratagème mis en place par la gérante pour évacuer son éventuelle responsabilité dans ces faits", avait précisé mercredi soir le magistrat.
Gardes à vue prolongées
Les gardes à vue de la jeune fille et de la responsable du chenil avaient été prolongées et deux autres personnes, les fils de la gérante âgés de 19 ans, avaient également été placées en garde à vue. Ils sont soupçonnés de "modification d'une scène de crime ou de délit" pour avoir évacué du village le chien ayant mordu la victime.
Détention requise contre la gérante
Pour la gérante du chenil, une femme de 42 ans, "défavorablement connue de la justice", le procureur avait requis un placement en détention. À l’issue de sa présentation devant le juge, elle a été incarcérée. Les trois autres suspects sont libres sous contrôle judiciaire.