Dans le Gard, la Maison familiale et rurale Porte des Cévennes ne sera plus une MFR. Expulsée de ce réseau associatif, l'établissement se bat aujourd'hui pour trouver un agrément afin de pouvoir assurer l'enseignement de ses élèves en Bac pro SAPAT, filière menacée de fermeture à cause de cette exclusion.
Le bras de fer entre la fédération régionale des MFR Occitanie et l'établissement scolaire de Sauve, dans les Cévennes gardoises, dure depuis des mois, mais cette fois, le divorce est acté ! L'établissement a été expulsé du réseau régional, fin mai.
A l'origine du conflit, l'élection d’un nouveau conseil d’administration lors de l’assemblée générale de l’association MFR Portes des Cévennes, en novembre 2021.
Depuis cette date, c'est la guerre : la fédération, considérant que l’établissement gardoise n’a plus de directeur qualifié, refuse désormais de lui accorder l’accompagnement des fédérations MFR qui permet de garantir la sécurité des formations Bac Pro Services aux personnes et aux territoires (SAPAT).
"Ce lycée a sauvé mon futur !"
A Sauve, cette formation sur trois niveaux prépare 65 élèves aux métiers du social et des services à la personne. Deux dizaines de futurs élèves, dont l'inscription est en cours, sont donc susceptibles de se retrouver sur le carreau à la rentrée de septembre. Sans oublier ceux qui sont déjà au milieu du cursus.
Certains d'entre eux, comme Zoé, une élève de seconde, sont venus témoigner ce mercredi matin leur profond attachement à leur établissement scolaire.
Ce lycée a sauvé mon futur ! Sans lui, je n’aurais probablement aucun avenir professionnel. Avant de connaître cet endroit, ma seule envie était de tout abandonner, de stopper le système scolaire, un système non adapté à ma différence neuro-atypique. S’il vous plaît, sauvez notre école !
Zoé,élève de seconde SAPAT
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"Une histoire d'ego"
Faute de convention avec leur MFR de tutelle (Maison Familiale et Rurale), le lycée des Portes des Cévennes n'a plus d'agrément pour enseigner ce bac pro en 2022, d'où l'arrêt des cours.
Cette formation représente 50 % du budget de l'établissement. Les responsables de la future-ex MFR de Sauve avaient donc organisé cette journée de mobilisation avec les élèves et leurs parents pour alerter les élus locaux contre ce qu'ils décrivent comme une injustice, surtout sur un territoire sinistré économiquement comme les Cévennes.
"Le réseau MFR ne veux plus de nous ? Ça tombe bien, nous ne voulons plus d'eux non plus ! C'est juste une histoire d'ego tout cela. Mais tant pis, nous ferons 100.000 € d’économies par an sur les cotisations qu’ils nous font payer sans aucun service en retour", affirme Michel Chiarelli, le président MFR Porte des Cévennes.
Reste maintenant à trouver d'autres partenaires et surtout un agrément, même provisoire pour sauver la filière. Ses défenseurs demeurent résolus et optimiste quant à l'avenir.
Notre école a pignon sur rue et elle a fait ses preuves depuis 15 ans avec un taux de réussite aux examens de 95 %. Nous allons nous battre pour nos 150 élèves et nos 24 salariés !
Michel Chiarelli,président MFR Porte des Cévennes
De son côté, la Fédération régionale des maisons familiales rurales explique cette exclusion par une divergence sur les valeurs de l’association.
Les maisons familiales rurales sont des établissements scolaires et laïques de statut associatif qui ont pour but la formation et l'éducation des jeunes et des adultes ainsi que leur insertion sociale et professionnelle.
