La coopérative agricole Arterris installée à Beaucaire, dans le Gard, vient de rouvrir officiellement une voie ferrée fermée depuis 2015. Ce raccordement au réseau ferroviaire doit permettre de transporter en un seul convoi, un chargement de céréales équivalent à 50 camions. Une décision économique motivée aussi par l'urgence climatique.
Située à Beaucaire, en Petite Camargue, la zone de collecte de la coopérative Arterris accueille depuis 1980 les céréales (orge, colza, blé, tournesol...) produites par ses quelque 15.000 agriculteurs coopérateurs, ce qui en fait son plus important centre de stockage en Occitanie.
Arterris est un groupe audois dont le siège est basé à Castelnaudary.
Une liaison Beaucaire-Marseille
Les trois silos de la coopérative, d'une capacité totale de 75.000 tonnes, fournissent notamment chaque année 25.000 tonnes de blé dur à l'usine de pâtes alimentaires de Panzani, située à Marseille, à une centaine de kilomètres.
Or, depuis huit ans, les voies ferrées desservant cette zone industrielle n'étaient plus opérationnelles, le transport par camions ayant été jugé plus économique et plus flexible que le train sur les courtes distances.
Aujourd'hui, le train est à nouveau privilégié pour des raisons écologiques et parce qu'il apporte un confort de travail supplémentaire. Il faut un jour et demi pour charger un train, il faudrait deux à trois fois plus de temps pour expédier la même quantité de marchandise en camion.
Stephan Vigne, responsable du site Arterris de Beaucaire.Communiqué du groupe Arterris.
Alors que le train peut transporter jusqu'à 1.500 tonnes de blé dur, il faudrait 50 camions pour transporter le même volume.
Outre Marseille, c'est aussi une ouverture vers la zone portuaire de Sète.
Un investissement de 360.000 euros
Pour relancer cette liaison ferroviaire, il a fallu deux ans de travaux et un investissement de 360.000 euros, réparti entre la Compagnie Nationale du Rhône (CNR), la communauté de communes Beaucaire Terre d'Argence (CCBTA), le plan France Relance et la région Occitanie.
La locomotive, propriété d'Arterris, qui n'avait plus tourné depuis près d'une décennie, a également été remise en état et a effectué un chargement en présence de responsables d'Arterris, de Panzani, du maire de Beaucaire et d'autres élus, le 28 mars dernier, selon une porte-parole.
Plus de 20 convois par an
Il s'agissait en fait du troisième chargement depuis la fin janvier et la relance effective de la ligne, sur laquelle une vingtaine de convois devraient transiter au cours des 12 prochains mois.
Emmanuel Macron a incité l'an dernier les industriels français les plus émetteurs de CO2 à hâter leur "décarbonation", mais les défenseurs de l'environnement et l'opposition de gauche estiment que les actes du chef de l'État ne sont toujours pas à la hauteur des enjeux de la crise climatique.
La Première ministre Élisabeth Borne, a annoncé en février un plan de 100 milliards d'euros d'ici 2040 pour le transport ferroviaire.
Ecrit avec AFP.