Dans les Cévennes, une entreprise fabrique des objets en soie de diverses formes grâce à des ouvriers pas communs : les vers à soie. Installée à Monoblet, elle compte bien reprendre quelques parts de marché à la Chine, actuellement premier fournisseur de la planète.
De la soie made in France, c’est le concept dans lequel s’est lancée une start-up installée dans les Cévennes. Cette entreprise a eu l’ingénieuse idée de transformer les vers en petits ouvriers, qui troquent leur traditionnel cocon pour fabriquer des formes en soie.
Pour cela, l’entreprise les fait évoluer librement sur des plaques. Une fois sur un support, le bombyx mori, alias vers à soie du mûrier, fabrique directement la matière en régurgitant un mélange de fibroïne. Michel Costa, référent technique s’occupe de l’élevage de ces vers :
Entre le moment où le vers nait et où il fait son cocon, il faut 4 semaines environ. Il va multiplier son poids initial par 10.000. À ce moment-là, on a une production de cocons mais entre-temps il aura mangé énormément de feuilles de mûriers.
Ces vers à soie de @sericyne ne tissent pas un cocon mais directement des formes variées. #science #design #fashion #HTSummit pic.twitter.com/Gm9d5gRFOJ
— Cyril Pennec (@cyrilpennec) 13 octobre 2016
Avec cette nouvelle matière 100% naturelle, l’entreprise fabrique des décorations et packaging de luxe. Elle vise le haut de gamme, les feuilles de soie sont en effet particulièrement prisées. Clara Hardy est la fondatrice de la start-up :
Ces feuilles peuvent avoir différentes épaisseurs en fonction du nombre de vers à soie que l’on va faire travailler sur le support. Dans ces feuilles, on va pouvoir redécouper la soie, la retravailler de multiples manières.
Pour alimenter les millions de vers à soie, la start-up cévenole fait appel à 8 producteurs. Au total 24.000 mûriers devraient permettre de nourrir l’effectif.
Sericyne souhaite se lancer par la suite dans la création d’une marque de cosmétique pour fabriquer notamment des patchs aux propriétés hydratantes et exfoliantes. Mais elle souhaite garder secrètes ses techniques de fabrication.