La directrice d'un hôpital et d'un Ehpad dans la Loire a été placée en garde à vue. Elle est soupçonnée d'avoir détournée 250 000 euros. Une entreprise du Gard aurait perçu des fonds pour des prestations fictives.
Tout est parti d'un signalement de l'Agence régionale de santé Rhône-Alpes. En février 2021, l'organisme s'étonne de contrats de prestation de service passés entre l'hôpital de Charlieu, la maison de retraite de Saint-Nizier-sous-Charlieu et CD Conseil Assistance, une société gardoise de conseil en sécurité des biens et des personnes. Le point commun entre les deux établissements de santé? Ils sont gérés par la même directrice.
La directrice placée en garde à vue
Suite au signalement au parquet de Roanne (Loire), la brigade de recherche de la gendarmerie de la ville lance des investigations. Au cœur de celle-ci, la directrice des deux établissements. Agée de 49 ans, originaire du Var et diplômée de l'Ecole des hautes études en santé publique de Rennes, elle a été interpellée à son domicile de Riorges (Loire) et placée en garde à vue mardi 16 novembre 2021.
Un contrat de complaisance ?
Les enquêteurs la soupçonnent d'avoir attribué en juin 2015 un contrat de prestation de complaisance de 250. 000 euros à un ancien militaire, créateur de la société CD Conseil Assistance et aujourd'hui décédé, dont les deux établissements de santé de la Loire étaient les uniques clients.
"Le mécanisme était très simple", détaille Abdelkrim Grini, le procureur de la République du parquet de Roanne. "La société établissait une facture auprès de chaque établissement. Celles-ci étaient payées. Nous étions à peu près à 5500 euros par mois. Cette somme était payée par moitié par l'hôpital, l'autre par l'Ehpad, tous les mois. Une partie de cette somme revenait sur le compte de la directrice." Pour les enquêteurs, l'essentiel des prestations était fictif.