L'Estréchure et Saumane, à 70 kms de Nimes, des villages qui semblent oubliés des pouvoirs centraux. Dans ces communes cévenoles, où l'on se bat au quotidien pour conserver le peu de services publics qui restent, le Grand débat national ne trouve guère d'échos.
Aux pieds des Cévennes gardoises, dans la Vallée Borgne, les 167 habitants de L'Estréchure expriment leur colère par temps d'incertitude.
L'école a fermé cinq ans plus tôt. Les 6 enfants de maternelle ont dû rejoindre le regroupement scolaire à Saumane.
Aujourd'hui, la vue des petits portes manteaux vides l'ancienne classe font horreur à Madame le maire. C'est un vrai crève coeur pour Bernadette Macquard.
Services publics en berne
La fermenture de la classe, c'est aussi 25 000 euros de dotation de fonctionnement en moins par an pour la municipalité. Elle qui doit porter à bout de bras les derniers lieux de vies. La mairie a racheté l'auberge, l'épicerie, la boulangerie.
Le bureau de poste, aujourdhui à loyer modéré, fonctionne un heure par ci une heure part là.
Alors au village, le Grand débat national suscite peu d'espoir.
Un sentiment d'abandon
Même sentiment d'abandon à Saumane où, faute de moyens, la cantine s'installe carrémement dans la salle du conseil municipal. Ici, la table des élus sert de "pose manteau".
Dans ce village de 270 habitants, où le trésor public et l'épicerie ont disparu, on se montre plutôt fataliste et désabusé.
Le maire actuel et les précedents se sont battus pour maintenir les emplois publics et attirer les familles. La municipalité a acheté et rénové les commerces et la moitié des logements de la rue principale !
Sur ces territoires ruraux longtemps socialistes et communistes désormais souffle un vent bleu marine.