Le parquet de Nanterre a requis mercredi 5.000 euros d'amende contre Marine Le Pen et Gilbert Collard, ancien député du Gard tous deux jugés pour avoir diffusé des photos d'exactions de l'Etat islamique (EI) sur les réseaux sociaux en 2015.
Marine Le Pen et Gilbert Collard sont jugés pour diffusion de messages violents ou portant gravement atteinte à la dignité humaine, susceptibles d'être vus par un mineur, une infraction passible de trois ans de prison et 75.000 euros d'amende. "Ils avaient parfaitement le droit de diffuser ces images, le problème est de s'assurer, avant la diffusion, qu'aucun mineur n'est susceptible de voir ou de percevoir ces images", a expliqué le procureur Jean-Pascal Oualid dans ses réquisitions.
En cause: des tweets publiés en décembre 2015, quelques semaines à peine après les attentats revendiqués par l'EI à Paris et en Seine-Saint-Denis. Gilbert Collard, alors député du Gard, avait relayé le même jour sur ses comptes Facebook et Twitter la photo d'un homme gisant au sol, le crâne défoncé, avec ce commentaire: "Bourdin compare le FN à Daesh: le poids des mots et le choc des bobos!". Des photographies "non floutées" et "toutes issues de la propagande de l'Etat islamique", a souligné la présidente de la chambre.
Si un abruti nie la Shoah, je suis parfaitement capable de lui sortir des photos de camps de concentration
"Estimez-vous que ces photos portent atteinte à la dignité humaine ?", a-t-elle également demandé aux deux prévenus. "Non", a répondu Gilbert Collard. "Si un abruti nie la Shoah, je suis parfaitement capable de lui sortir des photos de camps de concentration".
"C'est le crime qui porte atteinte à la dignité humaine, ce n'est pas sa reproduction photographique", a abondé Marine Le Pen, se défendant à la barre comme dans une arène politique, s'adressant à la présidente mais aussi aux journalistes. Avant d'entrer dans la salle d'audience, Marine Le Pen a dénoncé auprès de la presse un "procès politique" contre son mouvement. Elle a aussi assuré qu'elle"republierait" ces images, si c'était à refaire.