En 2019, un violent incendie a ravagé 800 hectares dans le secteur de Générac, au sud de Nîmes. Trois ans après, la végétation reprend peu à peu ses droits.
Canicule, temps sec… Les départs de feux se multiplient dans le sud-est. 220 hectares sont partis en fumée ce week-end près de Mailhac. Avant-hier c’est à Serdinya qu’un incendie s’est déclaré mobilisant plus de 180 pompiers et ravageant 65 hectares.
Mais une fois les feux fixés, le combat n’est pas terminé. Dominique Ricome est viticulteur au sud de Nîmes. En août 2019, son terrain a été touché par l’énorme incendie de Générac, qui a brûlé près de 800 hectares.
Quand on a vécu ce qu’on a vécu on ne peut pas oublier. Les séquelles du feu, on les voit tous les jours. On les voit tous les jours sur les bois qui n’y sont plus, sur les parcelles de vigne qu’on a remplacées.
Dominique Ricome, viticulteur.
10% de ses vignes ont été touchées par l’incendie. S’il a planté de nouveaux pieds, ils sont encore trop jeunes pour pouvoir être exploités. "A partir de l’année prochaine on pourra commencer à ramasser un peu de raisin", assure-t-il. Dominique Ricome pointe la ligne d’horizon, où se découpent une dizaine de pins parasol : "Vous voyez les arbres qui sont là-bas ? C’était une forêt qui allait jusqu’ici."
Attendre des dizaines d'années
Sur son terrain, 60 hectares de bois ont brûlé. Mais quand replanter ? Quelles essences choisir ? Le vigneron a commencé ce long travail de reconstruction épaulée par Christine Boyer. Conseillère forestière au Centre national de la propriété forestière du Gard, elle est chargée d’orienter les particuliers dans la gestion de leurs forêts.
"Là vous avez un cyprès, et là c’est un chêne blanc", explique Christine Boyer en se penchant sur de petits plants d’une trentaine de centimètres protégés par des grillages. Il faudra trente ans à ces jeunes pousses pour constituer une forêt. Le choix des espèces est essentiel. Le pin parasol est particulièrement adapté au terrain, pauvre et sec, et résiste au feu. Christine Boyer pointe un pin de belle taille. Encore debout il a a résisté au feu et seule la base de son tronc est noircie
Face aux feux, les pompiers prônent la prévention. "Il faut débroussailler, il faut tenir éloignés les végétaux de l’habitat, des maisons, rappelle Jean-Michel Langlais, directeur général du Service départemental d'incendie et de secours du Gard. Mais il faut le faire en saison d’hiver, au printemps, quand il y a de l’humidité. Mais quand on est dans ces périodes estivales, il faut faire très attention à tout ce qu’on fait."