Confinement Gard : une commerçante "non-essentielle" de Caveirac envoie une petite culotte à Matignon

120 commerçantes en lingerie ont envoyé une petite culotte à Matignon. Un cadeau adressé au Premier ministre. L'"action culottée" est symbolique et humoristique pour protester contre la fermeture imposée de ces commerces "non-essentiels", en raison de l'épidémie de Covid-19.

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Au départ, elles étaient 15 commerçantes indépendantes en lingerie, elles sont finalement 120 à avoir envoyé lundi, une petite culotte à Matignon. Aurélie Vidal Markocki qui tient la boutique Pomponette à Caveirac, dans le Gard, est l'une des femmes à l'origine de cette idée drôle et décalée.

On a un peu l'humour petites culottes ! On s'est dit : et si on envoyait une petite culotte pour dire notre mécontentement de ne pas être considérées comme commerces essentiels ? On en a envoyé de toutes les formes et de toutes les tailles ! Pour nous, les sous-vêtements sont des produits de première nécessité, on ne peut pas vivre sans ! 

 Aurélie Vidal Markocki, commerçante en lingerie.

Ces commerçantes se sentent délaissées des pouvoirs publics, elles souhaitent que leurs situations soit prises en compte. Leur action symbolique vise aussi à rétablir une certaine forme d'équité par rapport aux grandes surfaces.

"Certaines grandes surfaces, un peu partout en France, ont gardé leurs rayons lingerie ouverts. On veut de l'équité !" précise Aurélie. 

Et l'humour est de mise, comme on le constate sur le post Facebook d'Aurélie au moment de mettre son "Tanga" rouge, couleur de la République sous pli.

Mais c'est surtout la fermeture de leurs boutiques pendant ce troisième confinement qui les inquiètent. Avec le risque de perdre une partie de leur clientèle. Aurélie plaide pour une ouverture raisonnée, avec une seule cliente dans la boutique et sur rendez-vous.

Lorsqu'une de mes clientes a besoin d'un 105 F parce qu'elle a pris du poids par exemple, je ne peux pas la recevoir dans ma boutique. Même si elle est la seule cliente. J'aimerai la recevoir au moins sur rendez-vous. 

Aurélie Vidal Markocki, commerçante en lingerie

Avec seulement deux ans d'existence au sein du petit village en périphérie de Nîmes et déjà trois confinements, l'avenir s'annonce incertain pour cette commerçante indépendante.

"Nous allons bien sûr percevoir des aides, mais pour l'instant nous devons faire rentrer les collections de maillots de bains pour l'été et nous devons payer les fournisseurs et les charges. Sans cliente ni trésorerie, c 'est très compliqué" détaille Aurélie. "La vérité est que nous sommes tous essentiels. Le commerce de proximité est précieux. Il contribue à l’économie locale et fait vivre nos communes. Il renforce le tissu social des villes comme des villages."

Avec l'envoi de lingerie à Matignon, le collectif Action Culottée espère voir évoluer leur situation : "Nous ne sommes pas vindicatives" conclut Aurèlie, "mais nous espérons tout de même une réponse de Mr Castex !".

 

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