Deux exploitations agricoles du Gard doivent fermer les logements pour leurs travailleurs saisonniers pour insalubrité. Les manques d'espace, d'eau et de mesures sanitaires anti-coronavirus concernent 190 ouvriers agricoles sud-américains.
Des chambres de 4 mètres carrés pour deux personnes, des logements sans eau ni fosses septiques, de l'eau pour les douches sans écoulement ou bien encore des forages non déclarés ....la liste des infractions est longue. Des infractions constatées au mois de mai dernier suite à des contrôles de l'Inspection du Travail et de la Gendarmerie du Gard sur deux exploitations agricoles de Vauvert et de Saint-Gilles.
Sur un site, 11 bungalows, sur l'autre 2 bâtiments et 3 mobil-homes. Et chez les deux agriculteurs des conditions d'accueil au-delà du concevable pour les 190 saisonniers accueillis sur ces deux propriétés cette année : 4 mètres carrés pour deux personnes alors que le code rural impose 6 mètres carrés par individu, pas de séparation homme/femme lors du changement de vêtements, aucune mesure sanitaire anti-coronavirus, ni masque, ni gel, ni geste barrière.
En conséquence, le Préfet du Gard a pris deux arrêtés de fermeture concernant les logements attribués par ces deux exploitants agricoles.
Des travailleurs acheminés par une société d'intérim espagnole
Les ouvriers agricoles proviennent tous d'Amérique du Sud et principalement de Colombie. Ils sont acheminés et embauchés par la société espagnole d'intérim Terra Fecundis. Une fois sur leur lieu de travail dans le Gard, ils doivent payer pour les logements qui leur sont attribués par l'agriculteur gardois.On est pas loin de la traite d'êtres humains dans cette chaîne de travail de l'Amérique du Sud vers la France .
Selon Didier Lauga, Préfet du Gard, ces pratiques sont cependant en diminution, " Terra Fecundis ferait travailler 500 salariés dans le Gard. Il y a quelques années, c'était 2 000 personnes par an."
Les arboriculteurs doivent désormais proposer un logement décent à leurs ouvriers. Deux autres exploitants agricoles sont mis en demeure de remise en état de leurs hébergements avant mercredi 1er juillet.