Gard : polémique autour d'un projet de lotissement sur le site archéologique du Cailar

C'est un projet qui fait beaucoup de bruit dans le Gard. Un lotissement de 14 logements doit être construit sur le site archéologique du Cailar, en Petite Camargue, où des fouilles sont menées depuis plusieurs années. 

Menées depuis maintenant 18 ans, les fouilles archéologiques sur le site du Cailar ont révélé de précieux vestiges. "Des sites de l’âge du fer avec des vestiges aussi bien conservés et une histoire sur une aussi longue durée, plus de 9 siècles d’une occupation urbaine, c’est assez rare dans la région", explique Rejane Roure, enseignante-chercheuse en archéologie et maître de conférences à l’université Paul Valéry à Montpellier.
 

Mettre en valeur le site


Seulement voilà, un projet d’un lotissement de 14 logements est prévu sur le terrain, "un désastre pour les fouilles, précise Réjane Roure. Il y a un patrimoine archéologique qui est remarquable, c’est dommage d’y construire un lotissement d’une quinzaine de maisons alors qu’on pourrait proposer des projets de mise en valeur de l’espace".
 

A l’initiative notamment de cette archéologue, une partie de la population s’est mobilisée. Pétition, recours en justice, mais pour l’heure rien n’aboutit.
 

La législation est très compliquée pour ces projets. Elle prévoit que les projets sont autorisés si ils n’impactent pas les vestiges.

Réjane Roure, maître de conférences à l’université Paul Valéry à Montpellier 

"Mais avec ce projet, le site archéologique sera scellé et les vestiges potentiels ne pourront ainsi être étudiés".Face à cette polémique autour de ce projet de lotissement, le maire Joël Tena, se défend : "Cette parcelle de terrain n’est pas communale. C’est un terrain privé qui a été classé à construire".

Bloquer le permis ? 


Une première expertise a déjà été effectuée par la Direction Régionale des Affaires Culturelles. Une seconde campagne de fouilles préventives est prévue dans les mois à venir. Sur ce projet, le maire a un pouvoir d’arbitrage et de décision. Il a en effet la possibilité de bloquer le projet en classant le permis : "Si il s’avère que les fouilles sont plus riches que prévues on prendra en compte ce rapport. Selon ce qu’il dit on pourra revenir sur la décision", précise-t-il.

Pour l’heure des irrégularités ont été constatées sur ce permis accordé selon Réjane Roure, elle espère qu’il ne sera pas reconduit :

Nous aimerions que le site soit plutôt mis en valeur, avec un autre projet comme à Lattes par exemple. Mais le maire ne veut pas discuter, et je trouve cela très dommage car il bloque un potentiel important de la commune.
 

 Regardez dans ce reportage réalisé par A. Goyon/ P. Barbès l'importance des fouilles sur ce site : 
 
Les vestiges du premier chantier sont exposés au Musée de la romanité à Nîmes. Très engagée dans cette luttte, Réjane Roure prévoit de continuer à mener des actions pour empêcher l’aboutissement de ce projet avec notamment le soutien de riverains.
 
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