L'inquiétude grandit chez les propriétaires de chevaux après la multiplication des cas de mutilations sur des équidés en France. Une surveillance renforcée des gendarmes s'organise dans le Gard, notamment à cause d'agressions nocturnes récentes dans le Vaucluse voisin.
Dans le Gard, il n'y a à ce jour aucun cas recensé de maltraitance ou de mutilation sur des chevaux. Toutefois, la gendarmerie alerte les propriétaires d'équidés sur des actes de cruauté ayant eu lieu dans les départements voisins, comme dans le Vaucluse.
Les procédés sont toujours les mêmes. Les individus tentent d'attraper les chevaux de nuit par leur licol ou à l'aide d'une corde puis ils les mutilent. Soit en coupant une oreille ou la queue, soit en balafrant le cou ou en éventrant l'animal. Des souffrances rares.
Ces actes sont un véritable défi pour les gendarmes car leurs auteurs sont multiples et disséminés sur le territoire et les modes opératoires diffèrent d'une région à l'autre.Il y a une vingtaine de cas d'oreilles coupées, mais il y a aussi d'autres faits, des mutilations d'organes génitaux, des lacérations avec des objets tranchants.
En France, plus d’une trentaine de mutilations d'équidés ont été recensées ces derniers mois partout dans le pays.
Concernant les motivations des auteurs, tout est envisagé. Un challenge sur internet, des dérives sectaires, le mimétisme, la haine des équidés, des rites sataniques...
Depuis 3 semaines, des propriétaires de chevaux de Camargue et plus généralement du Gard organisent des rondes nocturnes pour dissuader les auteurs de ces actes barbares d'agir contre leurs animaux.
Une tentative d'agression à Rousson
Le week-end dernier, près de Rousson, une responsable d'un élevage a suspecté une tentative d'agression sur ces chevaux. Les animaux étaient apeurés et nerveux après la nuit mais aucun indice n'a pu être relevé sur place.On est catastrophé et dans un stress permanent pour nos chevaux. C'est difficile de dormir. Même si on a fait un tour avant, on se demande s'il faut en refaire un et surtout dans quel état on va retrouver nos bêtes.
Une campagne de prévention et d'information menée auprès des propriétaires
Les propriétaires sont invités par exemple à s'équiper de "caméras de chasse", à aller plus souvent voir leurs animaux dans les prés, à leur enlever leur licol, à avoir des chiens d'alerte, à mettre les chevaux dans des grands prés pour qu'ils puissent prendre la fuite et à signaler auprès des gendarmes tous les faits anormaux.Au niveau national, l'office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP) coordonne le suivi des enquêtes pour en analyser les éléments. "Tous les éléments de procédure sont réunis au service central du renseignement criminel", explique le colonel responsable de cette cellule.
Un portrait robot a été diffusé la semaine dernière par la gendarmerie, mais prévient le colonel Percie du Sert, si l'on "parvient à l'identifier" cela "ne signifiera pas que nous aurons résolu le mystère".