Les mutilations de chevaux se multiplient en France depuis plusieurs mois. Le week-end dernier, une jument a été éventrée à Puyvert dans le département voisin du Vaucluse. Dans le Gard, les propriétaires de chevaux craignent que leurs animaux subissent le même sort.
Les actes de cruauté sur les chevaux se multiplient depuis plusieurs mois en France. Depuis le début de l'année 2020, des dizaines de bêtes ont été victimes de mutilations, voire tuées. Dans la plupart des cas, l'une des oreilles de l'équidé est sectionnée.
A ce jour, le motif des agresseurs n'est pas connu : selon les théories les plus plausibles, il pourrait s'agir d'un rite, d'une dérive sectaire ou encore d'un défi lancé sur Internet.
Le week-end dernier, une jument a été éventrée à Puyvert dans le département du Vaucluse. De quoi réveiller l'inquiétude des propriétaires de chevaux du Gard, département voisin, qui se mobilisent.
Les chevaux du Gard, menacés ?
Les chambres d'agriculture d'Occitanie recensaient près de 45 000 équidés sur la région en 2018, dont une grande concentration dans le Gard. Pas impossible donc que les établissements équins gardois soient la cible de prochaines attaques malveillantes.Samedi soir, des rumeurs ont circulé sur les réseaux sociaux et ont été relayées par de nombreux propriétaires de chevaux du Gard. Elles laissaient entendre que de nouvelles mutilations avaient été perpétrées dans le département. "Un groupe de mecs à pied vers le centre équestre de Meynes, attention aux chevaux", dit un post sur Facebook. "Attention, mutilation de chevaux sur Nîmes hier soir + clôtures coupées sur Bellegarde. Ouvrez bien les yeux !!", prévient un autre.
Contactée par téléphone, la gendarmerie du Gard confirme ce dimanche qu'il y a bien eu une tentative d'agression sur des équidés la nuit dernière sur la commune de Laval-Pradel, mais n'a pas été informée d'autres incidents. "Nous sommes conscients de l'ampleur du phénomène et nous mettons tout en oeuvre pour lutter contre de nouvelles mutilations", nous explique-t-on. "Mais nous demandons aux propriétaires de chevaux de prévenir leur gendarmerie de secteur lorsqu'ils sont victimes de tels faits et de ne pas relayer des rumeurs sur les réseaux sociaux." Le ministre de l'agriculture Julien Denormandie est également mobilisé sur le sujet. Il s'est d'ailleurs rendu vendredi en Saône-et-Loire pour rencontrer des éleveurs.
Les propriétaires de chevaux organisent des rondes
Face à l'inquiétude grandissante des propriétaires de chevaux, un Gardois a lancé un appel sur Facebook ce week-end. Il propose aux établissements équestres et propriétaires privés de "faire des rondes à tour de rôle" pour éviter un nouveau drame."J'ai créé un groupe Facebook et des centaines de personnes y ont adhéré", explique-t-il, avant d'ajouter : "Les gens ont peur pour leurs chevaux, mais le but n'est pas de créer un effet de panique : il faut être solidaires et vigilants tous ensemble."
Depuis samedi soir, des rondes sont donc spontanément organisées par secteur. "On encourage les gens à y aller par groupes de deux ou trois. Rien qu'hier, certains nous ont signalés des véhicules et des groupes de personnes suspects à proximité des chevaux", poursuit l'instigateur du groupe Facebook.
Le propriétaire de chevaux incite également ses voisins à se rapprocher de leurs mairies pour prévenir d'éventuels incidents. "L'idée, c'est que la police municipale puisse également exercer une surveillance. Mais nous espérons vraiment que ce phénomène va vite s'arrêter."